A deux semaines de la rentrée universitaire, le Conseil fédéral rassure les hautes écoles. Il a indiqué ce mercredi qu’il prolonge la solution transitoire pour Erasmus +, la forme actuelle de participation de la Suisse au programme européen de mobilité académique. Le programme est assuré jusqu’à fin 2017.

La stratégie pour la suite, dès 2018, dépendra «de l’évolution des relations entre la Suisse et l’UE jusqu’en 2017», indique le gouvernement. C’est-à-dire notamment de la mise en œuvre de l’initiative UDC sur «l’immigration de masse».

La Suisse écartée d’Erasmus et des programmes de recherche

Alors que la Suisse était entrée de plain-pied dans Eramus en 2011, elle a été mise à l’écart en mars 2014, peu après l’acceptation de l’initiative. Considérant que le texte menace la libre circulation des personnes en général, et un accord avec la Croatie en particulier, l’UE a bloqué l’inclusion de la Suisse dans Erasmus ainsi que dans les programmes de recherche européens, le paquet dit «Horizon 2020». Dans les deux cas, le Conseil fédéral a créé des structures nationales pour permettre la participation des étudiants et chercheurs suisses.

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L’année prochaine, une nouvelle fondation s’occupera de gérer Erasmus +, mais le dispositif ne changera pas. Le retrait formel de la Suisse a compliqué la vie des universités. N’étant plus sous le chapeau commun Erasmus, elles ont dû reprendre leurs relations avec leurs homologues de manière bilatérale, avec pour effet une hausse des démarches administratives.

Nombre de bénéficiaires en hausse

En revanche, l’éviction de la Suisse a eu un effet indirect positif, une légère hausse du budget. Puisque la Suisse retirait un peu moins d’argent qu’elle n’en mettait dans le pot commun – contrairement à la recherche, où elle a un solde positif –, les sommes disponibles sur le plan national ont augmenté. Au total, Erasmus + a été doté en 2016 de 25,1 millions de francs, contre 23,9 millions l’année d’avant, qui était de transition. Le dispositif comprend la formation professionnelle et même une part de l’école obligatoire, mais la formation supérieure est la plus utilisatrice de ces bourses.

Le changement de régime n’a pas freiné les vocations à aller passer un ou deux semestres à l’étranger. Il n’a pas non plus dissuadé les Européens – avec en sus l’abandon du taux plancher du franc suisse, dans les universités, on craignait une décrue. Selon un bilan publié fin août, sur le plan universitaire, 4789 étudiants sont sortis du pays, 3861 ont gagné une université suisse, les proportions les plus élevées enregistrée pour Erasmus.

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