Les étudiants recourent à l’initiative populaire
Bourses d’études
L’Union des étudiants de Suisse (UNES) lancera une initiative réclamant une harmonisation fédérale des aides aux études
L’Union des étudiants de Suisse (UNES) ne veut plus attendre. La faîtière estudiantine lancera durant l’été une initiative populaire en faveur des bourses d’études. Recours à l’instrument lourd de la démocratie directe, par désespoir de cause. La disparité des systèmes – un par canton – et la grande variété des montants d’aides ne sont contestées par personne. En Suisse, l’appui aux études apparaît ainsi d’une grande inégalité, voire injustice.
Mais le régime fédéral a jusqu’ici empêché toute modification du paysage, d’autant que la Confédération a réduit ses appuis dans ce domaine. En juillet 2009, la Conférence des directeurs de l’instruction publique présentait un projet de concordat harmonisant quelques critères, par exemple ceux régissant l’accès aux bourses d’études. Démarche jugée «minimaliste» par l’UNES, qui veut donc aller plus loin.
Son initiative stipule qu’il reviendrait à la Confédération d’harmoniser les aides au niveau national, et de garantir un «standard minimal» pour les étudiants. Fait peu courant, le comité d’initiative comprend deux recteurs, celui de l’Université de Lausanne, Dominique Arlettaz, et son homologue de la Haute école spécialisée de Berne, Rudolf Gerber. Les initiants insistent d’ailleurs sur le fait que la nouvelle norme inclurait la formation académique et professionnelle, y compris le soutien à l’apprentissage.
S’ils n’auront sans doute pas de peine à glaner les signatures requises, avec le soutien des partis de gauche et de l’USS, ils auront en revanche fort à faire pour convaincre l’électorat, attaché aux prérogatives des cantons. Et méfiant face à une mesure qui pourrait, potentiellement, augmenter de manière sensible les dépenses publiques dans ce domaine.