L’armée suisse aurait testé l’utilisation de missiles Stinger sur une place d’armes en Turquie. C’est ce que révèle «Der Sonntag». La Commission de politique de sécurité du parlement n’a pas été informée de l’existence de ces tests, comme le confirme Chantal Galladé (PS/ZH), présidente de la commission du National. Des voix s’élèvent pour les dénoncer. Ils auraient été menés en juin dernier, mois durant lequel l’armée syrienne a abattu un avion de combat turc.

A quelques jours des vingt ans du non de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE) et alors que les opposants à l’UE se réunissent ce dimanche à Bienne en présence de Christoph Blocher, l’Europe s’est logiquement invitée dans la presse dominicale. Dans la «SonntagsZeitung», la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga balaye l’idée du président du PDC Christophe Darbellay de voter à nouveau sur une adhésion à l’EEE. «Le Conseil fédéral ne veut pas s’éloigner de sa stratégie. Le but doit rester celui de maintenir des relations stables et sûres», souligne-t-elle prudemment. Le président du PS, Christian Levrat, réclame lui une nouvelle analyse en matière de politique européenne, jugeant que la voie bilatérale a conduit la Suisse dans une impasse et que le statu quo n’est pas tenable. Mais il ne privilégie pas une adhésion à l’EEE, option qui le rend sceptique. Il rappelle que la Suisse est aujourd’hui bien plus intégrée à l’UE que si elle avait rejoint l’EEE. La «NZZ am Sonntag» consacre elle son principal titre de Une au fait que l’UE, après de premières réactions négatives, «est prête pour de nouvelles négociations», soulignant que les signaux pour la voie bilatérale sont désormais positifs. «Le vent semble avoir tourné», note le journal. Et de citer le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Yves Rossier, qui affirme que «la Commission européenne est prête à négocier avec nous la poursuite de la voie bilatérale». Il ajoute toutefois qu’il ne faut pas espérer une solution rapide, les tractations pouvant prendre «un à deux ans». «Nous avons le temps», ajoute-t-il. Mais Yves Rossier précise: «Aujourd’hui, la Commission pense avant tout à une solution dans le cadre de l’EEE». Une manière de dire que les propos de Christophe Darbellay ne sont pas vraiment tombés au bon moment. Le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter a multiplié les contacts ces derniers mois, ayant rencontré au moins quinze de ses homologues européens, dont l’Allemand Guido Westerwelle, à cinq reprises. Voilà qui expliquerait pourquoi la Commission européenne est désormais mieux disposée à l’égard de la Suisse.

Tout autre sujet: l’autopsie de Yasser Arafat. Dans le «Matin Dimanche», l’un des médecins qui a vu la dépouille raconte. Patrice Mangin, directeur du Centre universitaire romand de médecine légale de Lausanne et de Genève, était au coeur de l’équipe composée de Suisses, de Français, de Russes et de Palestiniens, qui devront chercher des traces de polonium dans la dépouille. Il dit avoir vécu l’une des opérations les plus émotionnelles de sa carrière. «Lorsqu’ils ont ouvert le tombeau, on retenait notre souffle», dit-il. «Il y avait une atmosphère lourde. Ceux qui avaient connu personnellement Yasser Arafat étaient très marqués. Le tombeau était situé quatre mètres plus bas que le sol du mausolée. La fosse faisait huit mètres sur dix. Ils avaient construit un petit escalier pour descendre. Les scientifiques étaient en bas et les officiels nous observaient depuis le haut». Une soixantaine de prélèvements ont été faits, placés dans des petites fioles d’une trentaine de millilitres. Chaque équipe dispose maintenant d’une vingtaine d’échantillons similaires, précise le médecin.

Le «SonntagsBlick» de son côté dénonce l’impuissance de la justice face aux Nigérians qui profitent de la filière de l’asile pour s’adonner au trafic de drogue. Il relate une affaire passée cette semaine devant la justice lucernoise. Elle concerne un Nigérian de 34 ans, qui non seulement est accusé d’avoir vendu près de quatre kilos de cocaïne mais aurait également recruté des concitoyens pour les faire entrer illégalement en Suisse pour dealer. «Les juges, les policiers et les fonctionnaires des offices des migrations ont les mains liées», écrit l’éditorialiste Rolf Cavalli. «Le droit pénal est lacunaire, il manque des sanctions dans le processus d’asile», dénonce-t-il. Toujours dans le domaine de l’asile, la «SonntagsZeitung» revient sur un autre problème: la disparition des requérants déboutés censés quitter le territoire suisse. Depuis le début de l’année, près de 5000 billets d’avion ont dû être annulés parce que les requérants à expulser n’étaient tout d’un coup plus là.