Les évêques suisses rejettent l'initiative pour favoriser le don d'organes
Médecine
La Conférence des évêques suisses a indiqué s’opposer au texte qui veut imposer le principe de consentement présumé au don d’organes. Selon elle, chacun doit être en mesure de donner son accord en toute conscience

Les évêques suisses sont opposés à l'initiative populaire pour favoriser le don d'organes. Cette pratique doit continuer d'être basée sur la volonté expresse du donneur.
Le texte «Pour sauver des vies en favorisant le don d'organes», déposé ce printemps, demande que toute personne devienne donneuse d'organes tant qu'il n'y a pas de refus explicite. C'est le principe du consentement présumé qui prévaudrait. L'idée est de faciliter les dons afin de réduire les listes d'attente.
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Le don d'organes est moral et méritoire pour autant que le donneur y ait consenti en toute conscience, a indiqué la Conférence des évêques suisses (CES) lors d'une conférence de presse jeudi à Berne.
Le don d'organes, «une expression de miséricorde»
Le pape François a récemment souligné que le don d'organes était «une expression de miséricorde et de responsabilité sociale et de notre fraternité universelle qui unit tous les hommes et toutes les femmes». Pour les fidèles, il doit être compris comme un geste d'amour, «un don au Seigneur».
Un don présuppose le caractère expressément volontaire du donneur. Pour la CES, le consentement présumé – appelé aussi modèle de l'opposition, selon lequel le silence est interprété comme un consentement – est contraire au principe de consentement explicite de la personne concernée. C'est pourquoi les évêques s'y opposent.
Il n'y a pas d'obligation morale à donner ses organes, selon les évêques
Bien que le don d'organes soit un acte d'amour, les évêques estiment qu'il ne peut en découler aucune obligation morale. Celui qui ne veut pas transmettre ses organes, tissus ou cellules ne peut en aucun cas être condamné moralement.
De par leur expérience auprès de leurs fidèles, les évêques savent que les membres de la famille doivent souvent prendre des décisions graves. C'est pourquoi ils les encouragent à discuter cette question difficile avec leurs familles.
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