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Les examens universitaires valsent entre domicile et auditoire

Les sessions d’examens s’ouvrent cette semaine pour des milliers d’étudiants romands. Ils se tiendront tantôt à la maison, tantôt sur les bancs d’amphi, selon des plans sanitaires qui divergent

Entre présentiel et distanciel, les universités s'organisent, parfois même différemment selon les facultés. — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Entre présentiel et distanciel, les universités s'organisent, parfois même différemment selon les facultés. — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT

C’est l’Université de Neuchâtel (UniNE) qui a ouvert le bal, sans que l’on sache encore si elle sera suivie par d’autres. A deux jours des premiers examens de sciences économiques, son rectorat revoit ses plans et instaure le distanciel pour la session d’hiver. «Il s’agit d’une solution qui garantit que chaque étudiante et chaque étudiant pourra se présenter sans mettre en danger sa santé ni celle de ses proches, tout en supprimant le risque de devoir renoncer pour cause de quarantaine», précise la communication de l’Université adressée à ses étudiants. En toile de fond, l’UniNE veut ainsi éviter que des heures de révisions ne se voient réduites à néant par un absentéisme trop important.

En Suisse romande, les étudiants sont nombreux à craindre, côté pile, d’être contaminés lors de leur présence sur place, dans l’esprit d’une participation «à tout prix» aux examens. Côté face, ils redoutent l’éventuel allongement de leur cursus universitaire en cas d’absence.

Lire l’opinion: Non, mesdames et messieurs du rectorat, la pandémie n’est pas une situation ordinaire

La décision de l’UniNE a de quoi soulager Emile Blant, président de la Fédération des étudiants neuchâtelois (FEN). Les échanges s’étaient accélérés au cours des derniers jours avec le rectorat, parallèlement à l’augmentation fulgurante des contaminations au covid. Parmi les scénarios privilégiés par la FEN, le retour au distanciel figurait en bonne place. «D’énormes problèmes se posent maintenant, mais ils sont connus et ont déjà été surmontés par le passé, notamment d’un point de vue logistique», explique Emile Blant.

Un revirement rendu possible par la souplesse de l’institution, selon Nando Luginbühl, son responsable de la communication. «Avec 4400 étudiants et un système informatique qui a déjà été sollicité, nous avons pu faire ce choix, indique-t-il. Le gros du travail se porte désormais sur la forme de certains examens, que les professeurs devront en partie revoir.» Pour permettre cette adaptation, les premiers examens qui devaient se tenir le 13 janvier ont été reportés à la fin de la session. «Nous accompagnerons maintenant les étudiants et le rectorat, afin que les choses aillent au mieux pour tout le monde», souligne de son côté le président de la FEN.

Entre craintes et semblant de normalité

Pour l’heure, rien ne permet d’envisager un tel retournement à Genève, qui a vu les premiers étudiants se rendre à leurs examens lundi déjà. «Les mesures prises, en termes de gestion des flux et de l’espace, sont satisfaisantes», explique Marco Cattaneo. Pour le porte-parole de l’Université de Genève, même si les conditions d’examens diffèrent aujourd’hui entre universités, la cohérence est maintenue dans les grandes lignes. «Nos institutions sont toutes sous une double contrainte, fédérale et cantonale. Au niveau national, la position majoritaire au sein de notre faîtière est de maintenir le présentiel, et c’est la situation que connaît l’Arc lémanique. Mais cela n’empêche pas des ajustements, selon la dimension et les ressources des institutions par exemple», ajoute-t-il. Outre Neuchâtel, certaines facultés de l’Université de Fribourg connaissent également une session d’examens en ligne. Concernant la crainte d’un allongement des études universitaires en raison de la pandémie, Marco Cattaneo précise que les données sont encore insuffisantes pour en tirer des conclusions.

L’Université de Lausanne (Unil), tout comme l’EPFL, tient elle aussi le cap du présentiel à trois jours des premiers examens. Elle signale ne pas avoir connaissance, pour l’heure, de cas d’étudiant dont la durée d’études s’est retrouvée prolongée du seul fait d’une mise en quarantaine lors d’une précédente session. Pour les étudiants vaudois, le certificat covid, ou une attestation de dépistage, sera nécessaire pour passer son examen. S'ils sont logés aux mêmes conditions sanitaires que leurs camarades du bout du lac, leur attestation à la suite d'un test négatif est toutefois valable plus longtemps, à savoir une semaine, contre 72 heures à l’Université de Genève.