Depuis dix-huit mois, le nouveau Conseil d'Etat cherche l'étroit chemin qui ne remet pas en question la priorité du désendettement, mais sans zèle excessif afin de disposer d'une marge de manœuvre pour investir et réaliser certains postulats. Exercice difficile: en 2006, estimant que le gouvernement n'avait pas assez serré la ceinture budgétaire, le parlement exigeait de nouvelles économies.
Le Conseil d'Etat a retenu la leçon pour établir le budget 2008. Largement bénéficiaire, à hauteur de 100 millions (1,1% des recettes), permettant de poursuivre la réduction de la dette, pour une trentaine de millions. Mais offrant tout de même des possibilités d'investissement et de concrétisation de programmes jugés tout aussi prioritaires. A l'instar des mesures sociétales liées à la scolarité: généralisation des horaires blocs et école à journée continue.
Masse salariale en hausse
Autre élément important inséré dans l'exercice budgétaire: l'augmentation de 2% de la masse salariale des agents de la fonction publique, comme en 2007. Hausse qui profite à tous, et qui permet au canton de rester compétitif sur le marché très concurrentiel des hauts fonctionnaires sur la place bernoise.
Le budget bernois tient encore compte d'une diminution fiscale ciblée et modeste voulue par le Grand Conseil, pour une centaine de millions de manque à gagner. Berne espérait la couvrir avec le boni de la nouvelle péréquation, mais la RPT ne rapportera que 36 millions supplémentaires. La baisse fiscale n'est pas remise en question.
Le grand argentier, Urs Gasche, ne devrait pas avoir trop de mal à faire passer son budget, surtout que l'exercice 2007, qui ne tablait que sur un bénéfice de 25 millions, s'annonce bien meilleur. L'excédent de recettes escompté se monte désormais à 162 millions. Pas tant en raison de la conjoncture - les rentrées fiscales stagnent à Berne - mais par la grâce de la hausse du «revenu des biens», dit le ministre. La Banque cantonale a versé au canton 96 millions de plus que prévu!