– Il y a donc là une marge de manœuvre pour maîtriser les coûts?
– Je dirais plutôt qu'il faut rendre le système plus lisible. En plus des réserves, les caisses sont aussi tenues de constituer des provisions, notamment en vue du système de compensation des risques. En soi, c'est légitime, mais le résultat est problématique: pour une hausse d'un franc des coûts de la santé, on voit les primes augmenter de 1,6 franc. C'est beaucoup et il n'est pas toujours possible d'apprécier la justification de ces marges. Nous connaissons en Suisse une situation paradoxale: l'Office fédéral de la santé publique peut surveiller les comptes des caisses au centime près mais il ne dispose pas des instruments qui lui permettraient de jouer un vrai rôle régulateur.
– Comment améliorer le système?
– On pourrait diminuer le rôle des facteurs autres que les prévisions de coût des prestations. La diminution des réserves légales est à envisager sérieusement. Le remplacement du système rétrospectif de compensation des risques par un système prospectif, que j'ai proposé par ailleurs, éliminerait les incertitudes auxquelles les assureurs sont confrontés par rapport à leurs risques futurs. Ces incertitudes jouent un rôle non négligeable dans une augmentation exagérée des primes.