Le juge du procès BCGE a bien orienté le tirage au sort des jurés potentiels en écartant certaines fiches. C’est le président de la Cour de justice, Louis Peila, qui l’a confirmé ce jeudi matin à l’occasion d’une conférence de presse destinée à expliquer les contours de la récusation qui a signé l’arrêt de mort des débats. Selon les explications fournies, ces fiches auraient été au nombre de 3 ou 4.

A la question de savoir si cette pratique était répandue au sein de la Cour, Louis Peila a répondu par la négative. « Jusqu’à plus ample informé, ce cas est tout à fait unique ». Interpellé sur cette question lors de son audition par le plénum, le juge Delieutraz a également affirmé que c’était pour lui une première et qu’il avait agi ainsi pour constituer un jury disponible pour ces sept semaines de débats.

Quant à la suite des opérations, Louis Peila a évoqué deux scénarios possibles. Celui d’un nouveau procès rapidement agendé avec le concours du jury, ou un report à l’année prochaine devant le Tribunal pénal de première instance, composé cette-fois de professionnels. Nouvelle procédure pénale oblige, le jury est en effet appelé à disparaître pour tous les procès qui s’ouvriront en 2011. La réflexion est en cours et sera menée « sans précipitation ».

Les critiques adressées mercredi au pouvoir judiciaire par le Conseil d’Etat n’ont visiblement pas beaucoup plu à la magistrature. Mais la réponse est restée sobre. « Nous sommes conscient de nos failles dans cette affaire et tout sera entrepris pour réparer », a ajouté le président de la Cour de justice.