Filippo Leutenegger gérera les Transports en Ville de Zurich
Exécutif communal
Réputé pro-voiture, l’ancien conseiller national libéral-radical fait trembler le lobby de la mobilité douce
Un pro-voiture pourrégler le trafic zurichois
Exécutif communal Le libéral-radicalFilippo Leutenegger à la tête des Transports
Les adeptes du vélo frémissent en ville de Zurich. Le libéral-radical Filippo Leutenegger – qui a promis lors de la campagne électorale de redonner plus d’espace aux voitures – sera le nouveau responsable des Transports.
Deux mois après les élections municipales, Zurich a communiqué mercredi la répartition de ses départements. Les sept conseillers réélus conservent leurs portefeuilles, tandis que les Affaires sociales restent dans le giron du PS, aux mains de Raphael Golta. Seul le Département des travaux publics, que dirigeait jusqu’ici l’écologiste Ruth Genner, change de couleur, avec la venue, dès le 7 mai, de son nouveau directeur, Filippo Leutenegger.
Mille places de stationnement en jeu
La maire socialiste, Corine Mauch, a tenté immédiatement de rassurer ses électeurs, lors de la conférence de presse organisée à l’Hôtel de Ville mercredi, en soulignant que «la continuité était de mise» et que «Filippo Leutenegger allait mettre en œuvre une politique de la circulation telle que définie par l’électorat zurichois».
Le lobby de la mobilité douce s’inquiète pourtant. «La circulation est le plus gros problème à Zurich, celui qui irrite le plus les citoyens. C’est incompréhensible que la majorité rose-verte ait donné ce département à Filippo Leutenegger», dénonce Dave Durner, de Pro Velo Zürich.
En jeu: plusieurs projets de mobilité, favorables aux transports publics et aux vélos, un moyen de transport qu’un tiers des Zurichois utilise régulièrement. La Ville a prévu de doubler le nombre de déplacements à vélo d’ici à 2025. Des parkings pour les deux-roues et un réseau de pistes cyclables ont été programmés dans l’ensemble de la ville, à la même échéance.
Afin de réaliser ces pistes supplémentaires, un millier de places de stationnement automobile devront être supprimées ou déplacées, rapportait la NZZ l’été dernier. Des suppressions que Filippo Leutenegger a promis de combattre. Il s’est dit également opposé à la multiplication des zones limitées à 30 km/h, pourtant voulue par la Ville.
Comment l’élu, ex-animateur de télévision et ancien conseiller national, va-t-il concilier les vœux de son électorat et celui de la majorité? Michael Lütscher, journaliste spécialiste de la circulation à Zurich et fervent défenseur des vélos, se montre confiant: «C’est un homme pragmatique. Il circule lui-même en Vespa, il n’a pas une vision romantique des déplacements en vélo. Il pourra peut-être prendre de la distance par rapport à tous ces lobbies qui se disputent la route.»