«Cette fête pour la paix ne pouvait mieux être symbolisée que par toutes celles et tous ceux qui comme Hans Erni ont traversé le siècle passé, acharnés à se battre pour la vie», a expliqué Rémy Pagani, le nouveau maire de Genève. Il a rendu hommage aux 56 centenaires du canton dont certains faisaient partie de l’assemblée.

Dénommée «ta panta rei», en grec «tout en mouvement», l’oeuvre porte l’espoir de liberté et l’aspiration à la dignité «qu’une multitude de personnes venus de tous les horizons de la planète viennent crier à la place des Nations», a rappelé M. Pagani. «La commande de cette fresque par la Ville de Genève veut symboliser cet espoir». Au pas de charge

La réalisation en un an seulement a elle-même été un «vrai combat». La démarche a été menée «au pas de charge» avec l’administration et la Mission permanente des Nations Unies à Genève pour faire «s’ouvrir les portes onusiennes», a encore souligné le maire de Genève.

Sergei Ordzhonnikidze, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, a exprimé sa gratitude aux autorités fédérales, cantonales et municipales pour cette fresque pour la paix, «qui met en valeur les liens très forts de Genève avec les Nations Unies». Il a aussi félicité l’artiste pour le message qu’elle porte. Peintre de tous les Suisses

«Elle est le signe de la fidélité de Hans Erni à la cause de la paix et à la paix entre les nations», a indiqué le conseiller d’Etat genevois Laurent Moutinot. Regrettant que «la Suisse officielle ait souvent ignoré et rejeté l’artiste dans le passé, il a estimé que le peintre est aujourd’hui «l’artiste de tous les Suisses».

Cette fresque sur la paix «s’inscrit dans un effort de dialogue recherché par la Communauté internationale pour fonder les relations internationales sur plus de contribution», a souligné la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey: «L’art, vecteur de communication y contribue aussi».

Rappelant que le maintien et l’essor de «la Genève internationale» est un atout majeur de la Suisse, Micheline Calmy- Rey a invité les autorités fédérales, cantonales et municipales à parler d’une seule voix. «Cette fresque est un bel exemple de l’engagement de la Ville envers les institutions internationales». Sifflements

Evoquant alors le projet de construction d’un site unique pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la conseillère fédérale a déclenché les sifflements d’opposants. «Il permettra d’ancrer à Genève une organisation de premier plan pour la gouvernance mondiale», a-t-elle cependant réaffirmé avec détermination.

S’exprimant à son tour, Hans Erni s’est réjoui de voir «toute la ville et tout le pays» réunis. «Laissez percer vos idées, entrez dans les murs qui ne sont que transparence. Car c’est de l’intérieur que sort tout ce qui est l’esprit des Nations Unies», a- t-il ajouté, incitant le public à la réflexion et à l’espoir de paix devant les murs du Palais des Nations.