Coronavirus
Alors que l’ensemble des autres cantons romands veulent abandonner les examens écrits pour la maturité, Fribourg a confirmé ce vendredi son intention de les maintenir pour ne pas dévaloriser le diplôme. Mais de nombreuses incertitudes demeurent

Cette fois c’est confirmé, Fribourg fera figure d’exception en Suisse romande. Il est l’unique canton à manifester sa volonté de maintenir les examens écrits de maturité. Le conseiller d’Etat Jean-Pierre Siggen, chef de la Direction de l’instruction publique, l’a confirmé ce vendredi matin en conférence de presse. Le magistrat fribourgeois en fait une question de principe, afin de conserver la valeur du diplôme, tant pour la maturité gymnasiale que pour l’école de culture générale. Sous réserve de l’approbation du Conseil fédéral, la session d’examens devrait débuter à la toute fin du mois de mai. «La grille d’évaluation tiendra évidemment compte de cette situation particulière», précise néanmoins François Piccand, chef du Service de l’enseignement secondaire du deuxième degré.
D’autres cantons en Suisse alémanique
Pour rappel, lors de sa dernière assemblée plénière, la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) avait décidé d’annuler les examens oraux de maturité, mais de laisser la liberté aux cantons en matière d’examens écrits. «Nous sommes en faisabilité de mettre sur pied ces sessions en respectant les normes de protection», assure Jean-Pierre Siggen. Le fait de faire cavalier seul en Suisse romande ne trouble pas le conseiller d’Etat: «Chaque canton a une situation différente: Vaud et Genève ont ainsi été davantage touchés par le virus que nous.» François Piccand précise de son côté que si Fribourg est seul en Suisse romande, «d’autres cantons alémaniques ont également décidé de maintenir leurs examens de maturité».
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Depuis quelques jours, l’éventualité de la tenue de ces examens avait provoqué de nombreuses réticences, notamment parmi les étudiants fribourgeois. Jeudi, ils faisaient parvenir une lettre aux médias s’inquiétant des conditions dans lesquelles les sessions se dérouleront. «Organiser des examens respectant les règles de sécurité, d’hygiène et de distanciation sociale préconisées par le Conseil fédéral va s’avérer très difficile», écrivaient-ils, dénonçant également une inégalité de traitement avec les élèves des autres cantons. Au contraire, Jean-Pierre Siggen y voit une chance, les examens sont «un facteur positif dans la réussite» et permettent souvent aux étudiants de remonter leur moyenne. Reste qu’«une épée de Damoclès» menace la tenue de ses examens de maturité, selon le terme utilisé par Jean-Pierre Siggen: «Leur organisation est bien évidemment suspendue à l’évolution de la pandémie, en particulier à partir de la reprise de l’école le 11 mai.»
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Les autres cantons romands, eux, ont donc abandonné les examens écrits de maturité, à l’image du Valais qui a également annoncé sa décision ce vendredi en conférence de presse. «La reprise des écoles du secondaire II le 8 juin seulement rend très compliquée la mise sur pied d’examens», a justifié le conseiller d’Etat Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation. Interrogé, l’élu valaisan se garde de se prononcer sur ses homologues qui les ont maintenus: «Il faut tenir compte des spécificités de chacun. Est-ce un grand ou un petit canton, est-il plus ou moins touché par le Covid-19, etc.? Nous partons de l’idée qu’il faut renoncer aux examens, mais il faut laisser l’autonomie aux cantons qui souhaitent tout de même en réaliser.»
Vaud et Valais suppriment les examens de fin de scolarité
Ce vendredi, le Valais a également annoncé la suppression des examens de fin de scolarité obligatoire, tout comme le canton de Vaud qui a renoncé aux examens finaux du certificat de fin d’études secondaires (11e année). Les élèves vaudois concernés obtiendront leur certificat sur la base des notes reçues jusqu’au 13 mars 2020. «Toutes ces mesures sont guidées par deux principes: limiter autant que possible les effets de la crise pandémique sur le cursus des élèves et assurer le respect de l’égalité des chances», précise le communiqué du Conseil d’Etat vaudois. Quant aux modalités du retour à l’école le 11 mai prochain, elles seront communiquées prochainement, une fois les conditions sanitaires précisées par les autorités fédérales.
Collaboration: Grégoire Baur