Il n’y a pas eu de surprise. Mais le score est plus serré qu’attendu. La population de la ville de Fribourg n’a finalement pas souhaité chambouler la politique de stationnement et de mobilité de ses autorités. Elle a refusé par 54,13% de non (6351 suffrages) l’initiative communale qui demandait à plafonner le prix des parkings à 1 franc l’heure. Intitulé «L’automobiliste n’est pas un pigeon, c’est un voyageur», le texte avait été lancé à la hussarde par le «trublion» de la politique locale, le conseiller général Claudio Rugo, président du Parti des artistes.

Aucune formation politique n’avait appelé à voter en faveur de ce texte, même si le PLR, qui n’est plus représenté au Conseil communal (exécutif), s’était abstenu de donner une consigne de vote.

«Maturité politique»

«C’est une courte victoire, nous savions que ce n’était pas gagné d’avance même si les dernières élections ont mis en place une majorité de gauche plus favorable à l’environnement», réagit à chaud Pierre-Olivier Nobs, conseiller communal chargé notamment de la police locale et de la mobilité. L’élu chrétien-social insiste sur «la maturité politique» des Fribourgeoises et des Fribourgeois, qui «ont compris les enjeux de qualité de vie de notre cité».

«Nous prenons ce vote comme un encouragement à poursuivre notre politique visant à privilégier les espaces publics requalifiés, les transports en commun et la mobilité douce», commente encore Pierre-Olivier Nobs, conscient «qu’en ces temps de pandémie, avec les budgets qui se resserrent, la tentation de payer moins cher sa place de parc était attractive».

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De son côté, Claudio Rugo ne cachait pas sa satisfaction d’«avoir fait trembler» le Conseil communal avec son projet visant à rendre le parcage plus accessible aux personnes possédant des revenus modestes. «Si l’UDC ou le PLR m’avait soutenu, nous l’aurions certainement emporté», assure encore celui qui a lancé son initiative seul, sans appui politique, avec une poignée de bénévoles et un budget de 1000 francs obtenu via une plateforme de financement participatif. «J’ai réuni près de 46% des votants alors que mon parti ne pèse que 1,6% au Conseil général», se félicite enfin Claudio Rugo, se disant soutenu par bon nombre de commerçants et de restaurateurs. Pour lui, c’est davantage qu’un avertissement. Il espère que les autorités en tiendront compte dans leurs prochaines décisions.