Georges Godel, le départ du «paysan devenu conseiller d’Etat»
Archétype du politicien-agriculteur, le centriste quittera le Conseil d’Etat fribourgeois dont il était devenu l’homme fort au 31 décembre. Grand argentier, ce terrien aura marqué la politique cantonale de son empreinte, celle d’une gestion intransigeante des finances publiques
Quand il a pris les rênes de la Direction des finances en 2011, la nièce de Georges Godel lui a offert un livre qui raconte les aventures d’un certain Oncle Picsou. L’anecdote fait sourire le conseiller d’Etat fribourgeois au moment de quitter ses fonctions au 31 décembre. Le surnom lui colle pourtant toujours à la peau. Tant le grand argentier a semblé veiller jalousement sur le trésor cantonal, incarnant une gestion intransigeante des deniers publics. «La politique de rigueur, c’est ma conviction profonde», assume l’élu du Centre (ex-PDC), à l’heure de faire le bilan de quinze ans passés au gouvernement, assis à son bureau du numéro 13 de la rue Joseph-Piller qu’il occupe encore pour quelques jours.
L’homme est un pragmatique. Une fois attablé, il parle rapidement des projets réalisés, des budgets trouvés, des majorités rassemblées. Il explique par le menu l’un de ses succès politiques, en 2009, lors de son premier mandat au Conseil d’Etat passé à la Direction de l’aménagement. Dans un canton encore traumatisé par le fiasco financier de la route de contournement de Bulle, le magistrat arrive à faire passer une rallonge de 28 millions de francs au budget de construction du pont de la Poya pour en améliorer la sortie vers le carrefour de Saint-Léonard. «C’était une question de volonté», martèle l’élu.