Alain Berset s’apprête à vivre sa deuxième présidence de la Confédération après celle de 2018. Il avait alors été élu à cette fonction avec 190 voix, ce qui était un excellent résultat. Cette fois-ci, le score est nettement plus bas avec 140 suffrages sur 181 bulletins valables. De plus, 64 parlementaires n’ont pas participé à ce scrutin faisant suite aux élections d’Albert Rösti et Elisabeth Baume-Schneider.

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Plusieurs socialistes relativisaient ce résultat et affirmaient s’être attendus à pire. D’autres élus rappelaient que c’était nettement mieux que Micheline Calmy-Rey qui n’avait obtenu que 106 voix en 2011, le plus mauvais score de l’histoire. Le chef du groupe parlementaire PS, Roger Nordmann, était tout de même agacé: «C’est une opération de vengeance contre le Parti socialiste, même si cela ne joue aucun rôle au final. Alain Berset ne sort pas du tout affaibli de cette élection.»

Certains parlementaires, notamment du côté du PLR, ont voulu exprimer leur mauvaise humeur à l’égard de la formation de gauche. Le conseiller national Christian Lüscher ne cachait pas son énervement: «Les socialistes ont façonné un ticket qui n’était pas très bon et qui ne donnait pas de véritables alternatives.» Autres messages envoyés au Fribourgeois: il ne devra pas s’attarder trop au Conseil fédéral. Mais pour le vice-président du PS Samuel Bendahan, ce score ne met pas du tout la pression sur Alain Berset pour qu’il parte rapidement: «Cela ne changera rien pour lui, de toute façon c’est certain qu’il ne restera pas encore huit ans au Conseil fédéral.» Quelques élus ont aussi voulu exprimer leur mécontentement quant au positionnement politique du chef du Département de l’intérieur.

Discours rassembleur

Ce résultat ne l’a pas désarçonné pour autant. A la tribune, il a souligné que des tâches importantes l’attendaient durant cette année présidentielle. «Le contexte est difficile et rempli d’incertitudes. La crise sanitaire a sévi durant plusieurs années, une guerre se déroule sur notre continent, la crise énergétique et le pouvoir d’achat nous occupent.» Il s’est ensuite voulu rassembleur: «Ce travail doit être réalisé ensemble. Nous devons en permanence nous adapter aux nouvelles réalités. L’unité nous rend plus fort. Nous avons besoin d’une Suisse ouverte qui se renouvelle en permanence, comme elle le fait depuis 175 ans», a encore insisté celui qui deviendra président le 1er janvier.

Viola Amherd a, elle, été élue plus confortablement à la vice-présidence avec 207 voix sur 223 bulletins valables. La Haut-Valaisanne devrait prendre les rênes de la Confédération en 2024.

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