Elisabeth Baume-Schneider élue à l’autorité suprême de la Confédération, le Parti socialiste suisse doit se trouver une nouvelle vice-présidente. Les deux coprésidents Mattea Meyer et Cédric Wermuth représentant respectivement les cantons de Zurich et d’Argovie, le successeur devrait idéalement être un élu fédéral romand. Dans le quotidien fribourgeois La Liberté, la conseillère nationale Valérie Piller Carrard annonce sa candidature. Outre le fait qu’elle est la seule postulante annoncée («à première vue il ne me semble pas que d’autres candidatures émergeront d’ici au délai fixé le 14 février»), la Fribourgeoise de 44 ans – qui se présentera pour sa troisième législature fédérale cet automne – coche toutes les cases.

L’élection en question se tiendra le 25 février lors d’un congrès prévu dans son propre canton, «une jolie coïncidence», relève-t-elle dans son entretien accordé au Temps. Elle intégrera alors l’équipe des cadres romands du parti, aux côtés du chef de groupe Roger Nordmann et de l’autre vice-président francophone Samuel Bendahan.

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«On m’a sollicitée parce que j’ai un profil différent des autres membres de la présidence. Je viens d’un milieu rural et j’ai fait un apprentissage. Pour moi, il est nécessaire de mettre en avant la diversité au sein du parti», détaille la conseillère nationale.

Contactée en décembre déjà, juste après l’élection de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, elle a décidé de se lancer après un temps de réflexion. «Il fallait aussi que j’obtienne le soutien de ma famille», explique-t-elle au quotidien fribourgeois.

«Le PS restera le deuxième parti de Suisse»

Si elle accède au poste de vice-présidente du PS, Valérie Piller Carrard dit vouloir relayer la sensibilité du terrain et les préoccupations de la population auprès de la présidence. «J’aimerais lui amener un peu de bon sens terrien», avance-t-elle. «Il faut arriver à démontrer à la population que ses préoccupations ne sont pas portées par la majorité de droite actuelle au parlement. Dans la crise actuelle, on se rend compte que nos propositions sur le pouvoir d’achat et sur les rentes vieillesse auraient permis de traverser cette période de manière plus sereine.»

Faut-il comprendre que le parti à la rose doit redevenir plus populaire? «Nos luttes sont restées les mêmes», répond la Fribourgeoise, qui se dit convaincue que son parti restera le deuxième parti de Suisse à l’issue des élections fédérales. «Le PS a toujours su se démarquer des autres partis sur les questions sociales et d’égalité. C’est ce message qu’on doit faire passer», précise-t-elle.

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Les objectifs des cadres du parti

En 2018, Valérie Piller Carrard échouait à entrer au Conseil d’Etat fribourgeois, au terme d’une campagne pour l’élection complémentaire faisant suite à la démission de Marie Garnier où Vert·e·s et socialistes étaient partis désunis.

Il y a quelques semaines, le Parti socialiste listait devant la presse ses objectifs pour l’année électorale qui s’ouvrait. Au Conseil des Etats, son but est de garder sept sièges, une tâche qui s’annonce ardue car la situation actuelle est «exceptionnelle», admettait alors Cédric Wermuth. Plus largement, le PS veut rester la deuxième force politique du pays, et résister ainsi aux assauts du PLR et des Vert·e·s.