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Ni la gauche ni la droite ne croient à un conseiller d’Etat MCG

Quel Conseil d’Etat les Genevois se donneront-ils le 15 novembre? Premiers pronostics

En quoi la victoire écrasante du MCG influera-t-elle sur les élections du Conseil d’Etat, qui se dérouleront le 15 novembre prochain? Malgré la nouvelle couleur du parlement, dimanche, dans les couloirs d’Uni Mail, personne ne semblait croire à l’entrée d’un ministre populiste au sein du cénacle. Pour le reste, la gauche se disait convaincue de pouvoir maintenir la majorité acquise il y a quatre ans, alors que l’Entente, malgré son recul, voulait encore croire à ses chances de renverser la tendance et de placer quatre candidats.

Deux dauphines

Sur les sept sièges du Conseil d’Etat, deux sont à reprendre, car le Vert Robert Cramer et le socialiste Laurent Moutinot quittent le gouvernement. Deux femmes se présentent comme leurs dauphines naturelles: la Verte Michèle Künzler, et la socialiste Véronique Pürro.

Les résultats de dimanche placent cette dernière dans une position plus délicate que son alliée verte, car (selon les résultats de 21h30) la candidate socialiste a été moins bien élue que Manuel Tornare, le très médiatique conseiller administratif de la Ville de Genève, et que la députée Anne Emery-Torracinta. Tous deux candidats pour figurer sur le ticket du PS aux côtés de Charles Beer, ils avaient été écartés, en février dernier, par les militants du parti.

Le verdict des urnes pourrait-il inciter les socialistes à revoir leur copie? René Longet, le président du parti, n’y croit pas: «Nous aurons une assemblée générale mercredi, mais je crois à 99% que notre ticket demeurera inchangé.» Meilleur élu de sa liste, Charles Beer peut quant à lui envisager sereinement sa réélection.

Les libéraux solidaires

Les Verts pourront quant à eux s’épargner les hésitations de dernière minute, puisque la députée Michèle Künzler, colistière de David Hiler, arrive sur la seconde marche du podium. Le ministre des finances sortant remporte quant à lui la palme du député le mieux élu, tous partis confondus.

Côté libéral, où l’on pouvait s’attendre à quelques remous, notamment en raison des critiques faites à leur magistrat Mark Muller pour son bilan insuffisant en matière de constructions de logements, les électeurs ont pourtant décidé de serrer les rangs, probablement soucieux d’éviter un psychodrame dans la veine de celui qui, il y a quatre ans, avait conduit à la débâcle électorale de Micheline Spoerri. Contre toute attente, le ministre arrive même en deuxième position du classement général, juste après David Hiler. Sa colistière, la conseillère administrative de Thônex, Isabel Rochat, arrive en deuxième position dans son parti, juste après Mark Muller et devient la troisième mieux élue du canton.

Quant à Olivier Jornot, ancien président du parti et désigné l’an dernier comme le meilleur député du canton, il n’arrive qu’en huitième position sur la liste des élus de son parti. De quoi faire déchanter tous ceux qui espéraient, dans les rangs de son parti et parmi leurs alliés de l’Entente, qu’il pourrait faire valoir son score pour tenter de s’imposer sur le ticket libéral à la place d’Isabel Rochat.

«Pas d’alliance avec l’UDC»

Reste à savoir si l’Entente maintiendra le cap et restera unie pour aligner ses quatre candidats le 15 novembre. «C’est le scénario le plus probable, relève Michel Halpérin, le président du parti, mais je n’exclus rien à ce stade. Nous pouvons discuter de tout.» Et même d’une alliance avec l’UDC.

Du côté du Parti radical et du Parti démocrate-chrétien en revanche, «il n’est pas question d’envisager un rapprochement avec l’UDC», martèlent les deux présidents, Hugues Hiltpold et Fabiano Forte. Les deux partis alignent leur magistrat sortant. Le radical François Longchamp arrive largement en tête des suffrages de son parti et le PDC Pierre François Unger tire également sa liste.

L’UDC flottante

L’UDC, elle, semblait bien moins catégorique sur ses options futures. Alors que le président Soli Pardo assurait que le conseiller national Yves Nidegger resterait le seul candidat officiel de parti au Conseil d’Etat, le député Eric Bertinat semblait moins convaincu. «Il y a une sérieuse carte à jouer auprès de l’Entente avec Eric Leyvraz, qui ratisse large. Et si cela ne fonctionne pas, nous n’aurons aucun état d’âme à discuter avec le MCG. Pour autant que nous nous entendions sur une plateforme commune.»