– Le principal concurrent du PS aux élections fédérales n'est-il pas précisément écologiste?
– Non. Depuis trois ans, nous progressons ensemble. Bien sûr, si l'on se borne à ne considérer que l'enjeu électoral, il existe une certaine concurrence. Mais politiquement, nous œuvrons main dans la main. La gauche plurielle existe. Et elle accroît son potentiel au détriment de la droite. Au final, c'est ce qui m'importe. Parce qu'à terme, cela obligera les partis du centre à se positionner comme tels, en se libérant du magnétisme de l'UDC.
– Cela vous arrangerait que le PDC passe devant les radicaux?
– Cela ouvrirait des perspectives, si radicaux et démocrates-chrétiens ne progressent pas. Il me semble que les radicaux l'ont déjà compris: s'ils veulent avoir la cohérence de suivre la règle arithmétique qu'ils ont appliquée en élisant Christoph Blocher en 2003, ils devront sans doute faire un sacrifice. Et je ne serais pas étonné qu'un conseiller fédéral radical renonce à se représenter si son parti perd encore des voix.
– Vous, vous devrez défendre le Département des infrastructures de Moritz Leuenberger. Votre stratégie?
– Je pars du principe que Moritz Leuenberger ne partira pas de sitôt. Et il y a d'autres départements clés. Celui des Affaires étrangères ne cesse de gagner en importance, dans le contexte de la mondialisation.
– Le PDC marche sur vos plates-bandes en s'intéressant à l'intégration des musulmans. Et on a peu entendu le PS sur les caricatures de Mahomet.
– J'espère que le PDC deviendra un réel parti centriste. Des alliances seraient alors possibles. Pour le reste, il me semble peu productif de faire de l'activisme sur chaque sujet d'actualité. Nous travaillons depuis longtemps sur un programme d'intégration des étrangers. Et il me paraît infondé de se focaliser sur certaines minorités davantage que sur d'autres.