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Genève autorise les affiches anti-minarets interdites à Bâle-Ville et Lausanne

L’exécutif de la ville de Lausanne a décidé mercredi, d’interdire les affiches anti-minarets. La municipalité, à majorité rose-rouge-verte, a jugé les visuels «racistes, irrespectueux et dangereux». «Nous avons des responsabilités», dit Olivier Français. La ville de Genève a quant à elle décidé mercredi après-midi, d’autoriser l’affichage

«Nous sommes attachés à la liberté d’expression, mais il y a aussi des limites. Et en tant qu’autorité nous avons des responsabilités; notamment celle de dire stop aux excès.» Le municipal radical de Lausanne, Olivier Français, a justifié en début d’après-midi la décision de l’exécutif de la capitale vaudoise d’interdire les affiches anti-minarets. «Ces images constituent à la fois une atteinte au drapeau national et une incitation à la haine raciale. Et elles portent également atteinte à l’image de notre pays à l’extérieur», a poursuivi Olivier Français, qui a laissé entendre que la décision avait été prise unanimement. «La discussion a été rapide.»

La décision lausannoise fait suite à l’annonce hier, par le gouvernement de Bâle-Ville, qu’il proscrivait les affiches de l’UDC. Le Conseil administratif de la ville de Genève s’est lui prononcé mercredi, en faveur de l’autorisation. Le maire, Rémy Pagani s’y est dit personnellement opposé. Quant aux instances cantonales genevoises, elles devrient se prononcer sur l’interdiction le 14 octobre.

D’autres villes, à l’instar de Zurich, ont préféré attendre l’avis de la Commission fédérale contre le racisme avant de trancher. Dans un communiqué publié mercredi, la Commission contre le racisme a condamné le caractère diffamatoire des affiches de l’UDC, tout en renonçant à recommander explicitement son interdiction.

La municipalité de Lausanne se réserve encore le droit de s’opposer et de combattre l’initiative. «Mais c’est un autre débat, et nous n’avons pas pris de décision à ce stade», indique Olivier Français.

Lausanne, qui possède une commission d’évaluation des affiches placardées dans ses rues a déjà interdit des affiches publicitaires à carcatère sexuel - une campagne pour un cabaret de la place a ainsi été censurée. Mais il se pourrait que ce soit une première concernant une affiche d’une campagne de votation. «C’est très rare», confirme Olivier Français.

L’initiative contre les minarets a été lancée par un groupe composé de politiciens de l’UDC et de l’Union démocratique fédérale (UDF). Le Conseil fédéral et le Parlement ont appelé au rejet de ce texte au nom de l’égalité de traitement, de l’interdiction de la discrimination et de la liberté de religion.