espionnage
L’ONG Société numérique suisse (Digitale Gesellschaft) a publié son rapport annuel. En chiffres, elle détaille l’état de la surveillance au sein de la Confédération et des cantons. Ainsi, Genève surveille quatre fois plus que Zurich

La Société numérique suisse (Digitale Gesellschaft) a publié cette semaine son rapport annuel sur l’état de la surveillance en Suisse. L’ONG fondée en 2011, qui réunit le Chaos Computer Club (CCC), le Parti pirate Suisse, l’association Droitsfondamentaux.ch ainsi que des juristes spécialisés dans la protection des données, enregistre, en 2014, une diminution de 10% des mesures de surveillance par rapport à 2013. Néanmoins, celles-ci sont en constante augmentation depuis 1999. Qu’apprend-t-on?
Le rapport basé sur les données délivrées par le Service de surveillance de la correspondance par poste et télécommunications (SCPT) comptabilise 14 484 mesures de surveillance. Elles comprennent la surveillance active, soit les écoutes téléphoniques et la localisation des téléphones mobiles. Mais aussi la conservation des données et les demandes administratives.
Dans 32,5% des cas (4702 demandes), la Confédération justifie cette surveillance pour des cas liés à criminalité de la drogue. Viennent ensuite le vol et le détournement de fonds (23,2%), la localisation des personnes disparues (16,8%). Les efforts consentis à la sécurité nationale ne concernent que 2,7% des cas. Quant à la pédocrimimalité sur Internet et la criminalité financière, elles représentent respectivement 0,5% et 3,4% des mesures de surveillance.
Genève surveille quatre fois plus que Zurich
La Digitale Gesellschaft livre aussi les chiffres par canton. Ainsi, Genève est le plus fouineur de Suisse avec 1996 actes de surveillance, soit 39,1 mesures pour 10 000 habitants. C’est quatre fois plus que le canton de Zurich (10,9 mesures pour 10 000 habitants) et huit fois plus que Berne (5,5 mesures). Au bout du lac, 1927 cas se rapportent à la surveillance téléphonique. Parcourez le détail du rapport dans cette infographie interactive réalisée par l’ONG.