Il aura fallu un siècle pour que Genève se réveille. Mais maintenant que le financement de la liaison ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse est assuré, les défenseurs du projet feront tout pour que personne ne se mette en travers de leur chemin. Pour faire écho aux 1600 lettres de recours contre le CEVA examinées ces jours par l'Office fédéral des transports, le Comité «pro RER Genève-Région» a convoqué, hier, la presse. Objectif: clamer l'enthousiasme du canton face à un projet d'envergure pour la région.

Ce n'est qu'un début

Coprésident du comité pro-CEVA, le député radical Gabriel Barrillier a brandi une liste impressionnante de soutiens au projet: tous les partis genevois, l'ensemble des parlementaires genevois à Berne, mais aussi les milieux économiques, associatifs et syndicaux sont de la partie. Et pour cause: le bassin lémanique est menacé d'asphyxie. Selon Pascal Gilliard, membre de l'Association franco-valdo-genevoise pour le développement des relations interrégionales, «500000 personnes franchissent la frontière par jour, en comptant les allers-retours. Nous sommes proches de l'engorgement», s'alarme-t-il. Directeur de la Chambre genevoise de commerce, Jacques Jeannerat renchérit: «L'économie ne peut prospérer que si les conditions de mobilité sont bonnes. Si l'on n'agit pas rapidement, le problème du transport viendra s'ajouter à ceux du chômage et du logement!»

Face à ces constats, les intérêts privés, défendus notamment par les habitants du quartier de Champel, ne doivent pas prendre le pas sur l'intérêt général, affirment les membres du comité.

Et puis, il faut aller de l'avant. Car le CEVA n'est qu'un début. Selon Sami Kanaan, président de l'Association transports et environnement à Genève, cette liaison n'est que la colonne vertébrale du futur réseau ferroviaire régional qui devra un jour couvrir Thonon, Evian, la vallée Blanche, Annecy ou encore le Pays de Gex...