Rendez-vous ce vendredi
Les quatre magistrats concernés par le DEWS en parleront d'abord lors de leur Conseil. Puis la Vaudoise Jacqueline Maurer, le Neuchâtelois Bernard Soguel, le Jurassien Jean-François Roth et le Valaisan Jean-Michel Cina rejoindront une réunion des patrons de l'Economie publique de la Suisse occidentale. L'offre de Genève et de Fribourg s'étend également au canton de Berne.
L'initiative du duo Genève-Fribourg semble avoir été reçue, fin avril, avec une certaine surprise et plutôt froidement. Jean-Claude Magnin, le directeur des Affaires économiques du canton de Genève, qui a travaillé sur le projet avec son homologue fribourgeois Thierry Mauron, estime que les discussions de vendredi déboucheront tout au plus sur une entrée en matière et le lancement d'un lent processus.
Attirances et répulsions
L'idée d'une promotion romande est loin d'être nouvelle. Mais elle s'est toujours heurtée aux intérêts divergents des cantons. Au tout début du processus, avant de faire alliance avec Neuchâtel, Vaud s'était d'abord tourné vers Genève. Le conseiller d'Etat chargé de l'Economie, Carlo Lamprecht, avait opposé une fin de non-recevoir. La nouvelle donne n'est pourtant pas due au changement à la tête du département, assure Jean-Claude Magnin, puisque les liens tissés avec Fribourg l'ont été sous l'ancien magistrat.
Depuis un an et demi, Genève et Fribourg ont développé une collaboration dans la promotion économique. Ils échangent toutes leurs possibilités d'implantation et partagent les correspondants dans le monde. Aujourd'hui, ils proposent à leurs collègues d'adopter cette «philosophie différente», qui passe par l'absence d'une superstructure de type DEWS.
Le modèle qu'ils proposent pour une promotion romande unifiée va de pair avec un rejet frontal du mode de fonctionnement de cet organisme. La lettre Unger-Pittet reprend toutes les critiques qui ont été émises sur les coûts, l'efficacité, le manque de transparence de cet organisme. La conséquence la plus visible de ces critiques a été le départ de Francis Sermet, remplacé tout récemment à la tête du DEWS par le Vaudois Jacques Pasche.
Critiques en rafales
«Prétendre maîtriser l'ensemble du réseau de prospection par un seul organisme est illusoire», écrivent les deux cantons. Les cantons doivent garder une visibilité totale sur leur prospection à l'étranger.
Les deux cantons reprennent également largement dans leur message les critiques bien connues de Genève contre l'utilisation de l'arrêté Bonny comme instrument de promotion: «Une arme fiscale dont le DEWS fait un usage systématique voire outrancier.» Vaud en particulier serait bien inspiré, s'il tient à une collaboration intercantonale, à retirer la Côte lémanique des régions couvertes par cet arrêté. Et cela sans attendre l'échéance prévue de fin 2008.
Au nom de Genève
En même temps que le DEWS, Genève et Fribourg veulent jeter à la poubelle le principe qui consiste à séparer promotion exogène et endogène. Les deux cantons remettent en question cette manière de faire, qui s'était imposée il y a une dizaine d'années.
Enfin, Pierre-François Unger et Michel Pittet soulignent la nécessité d'utiliser «une marque commune attrayante». DEWS ne veut rien dire, Gate West Switzerland est un compromis boiteux. De toute évidence, le nom de Genève s'impose au centre de ce label. Sur le modèle du Greater Zurich Area.
En résumé, c'est de faire table rase en matière de promotion économique que Genève et Fribourg proposent aux autres cantons.