Celle-ci est attendue mercredi, alors que la polémique enfle, tant sur la liberté d’expression que sur la timidité de l’institution face à une série d’agressions. «C’est à présent la troisième fois que notre association est prise d’assaut dans les locaux de l’Université», écrivait le collectif dans une opinion parue dans Le Temps en appelant à «une prise de conscience radicale des instances de l’université». S’avouant «scandalisée», la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta a, elle, réclamé dans les colonnes du Matin Dimanche «une attitude ferme» de l’alma mater.
Réévaluer la gestion des risques
Contacté, le porte-parole de l’Unige, Marco Cattaneo, se défend de tout atermoiement: «L’université a décidé de réagir en trois temps. D’abord et immédiatement, nous avons condamné sans équivoque cette action. Ensuite, nous voulions voir les gens concernés, mais ces contacts ont été retardés par les vacances. Enfin, nous prendrons une décision sur les mesures qui s’imposent, au niveau disciplinaire ou pénal.» Dans l’intervalle, le rectorat a également eu des échanges avec des membres du jury de ces joutes oratoires et a reçu un rapport de l’agent de sécurité. Selon nos informations, l’université plancherait aussi sur une réponse plus large que celle, ponctuelle, à cet événement en particulier. Elle pourrait réévaluer la gestion des risques concernant de tels événements, revoir leur organisation, mieux affirmer sa position philosophique par rapport au débat et à la pluralité d’opinions.
La succession du recteur fait aussi des vagues
Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour l’Université de Genève. Car, en parallèle, elle doit gérer la succession du recteur, Yves Flückiger, qui fait aussi des vagues. Après avoir écarté le seul candidat issu du sérail, contrairement à l’avis du canton et à la coutume, l’assemblée s’apprête à choisir entre un professeur canadien et un belge. Hasard du calendrier, c’est aussi ce mercredi que ladite assemblée, composée du corps professoral, du corps intermédiaire, du personnel administratif et technique et des étudiants, devra se déterminer. Ou alors choisir de recommencer le processus, comme certains le réclament. Après que l’assemblée aura désigné le successeur, le Conseil d'Etat pourra, ou non, le nommer. Tout porte à croire que, dans un cas comme dans l’autre, la crise guette.