Berne valide le développement de Cointrin
Transports
Le Conseil fédéral a donné son accord ce mercredi au plan du gouvernement genevois destiné à faire croître le trafic aérien, tout en diminuant le bruit généré par les avions. Les riverains sont mécontents et comptent sur une votation fin 2019 pour mieux cadrer l’aéroport

L’Aéroport international de Genève (AIG) est autorisé à viser l’objectif de 25 millions de passagers en 2030, contre 17 millions aujourd’hui. Berne a approuvé ce mercredi le Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA), document qui assure le cadre légal de cette extension. Cette décision fédérale était attendue fébrilement à Genève. Le PSIA est un élément essentiel de la stratégie de l’AIG et du Conseil d’Etat. C’est un travail issu de trois ans de collaboration avec l’Office de l’aviation civile (OFAC).
A la satisfaction du gouvernement cantonal, le principe d’une diminution des nuisances sonores malgré une hausse du trafic est donc validé. L’AIG planifie 235 000 mouvements par an en 2030, soit un avion toutes les 90 secondes. Les niveaux de bruit maximum auquel les riverains sont exposés sont fixés dans le PSIA, qui prévoit également un monitoring. Pour ne pas les dépasser, les autorités misent sur le progrès technologique qui rendrait les avions plus discrets.
Logements à réaliser
La fiche détaille également dans quel périmètre, au sol, ces nuisances sont autorisées. Ce sont les fameuses courbes de bruit, qui libéreront 160 hectares de terrain à bâtir à proximité de Cointrin, permettant de réaliser 1500 logements. Enfin, le PSIA cadre la construction de nouveaux bâtiments à l’aéroport.
Lors du processus de consultation, un grand nombre d’oppositions au PSIA se sont exprimées. Plusieurs communes de la rive droite avaient exprimé leur désaccord. Les opposants les plus actifs sont regroupés dans la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain respectueux de la population et de l’environnement (CARPE). Sa présidente, la conseillère nationale verte Lisa Mazzone, n’a pas tardé à faire connaître, par voie de communiqué, la déception qui anime ses membres. Il «dénonce un mépris de la procédure de consultation et une mise en danger de la population». «La stratégie de développement retenue par la Confédération s’appuie sur une prévision de croissance du trafic aérien quasi sans limite, dit le texte, répond aux demandes des compagnies aériennes bien plus qu’à celles des populations concernées et de l’environnement.»
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L’initiative populaire lancée par CARPE est en cours de traitement en Commission de l’économie du Grand Conseil. Elle impose un cadre plus contraignant à l’activité de l’aéroport. Un contre-projet est en cours d’élaboration. Un vote devrait avoir lieu à la fin de l’année 2019.