L’affiche a été partagée sur Twitter ce lundi matin. Une Conférence Internationale sur la Gestion Politique de la Crise Covid doit être organisée, ce jeudi au Club suisse de la presse, avec quatre figures qui ont émergé pendant la crise sanitaire, devenues très populaires en s’opposant au consensus scientifique sur les mesures sanitaires, en dénonçant le «big pharma» et en vantant les «médecines alternatives». Il s'agit des professeurs Christian Peronne et Astrid Stuckelberger, du médecin Pablo Buono et de Jean-Dominique Michel.

Ces quatre personnalités clivantes, les deux premières disposant d’un parcours scientifique avéré mais qui ont ensuite choisi de s’écarter de leurs pairs, ont attiré à elles des dizaines de milliers d’opposants au port du masque ou à la vaccination sur les réseaux sociaux, avec des discours à la tonalité complotiste et radicale très largement dénoncés par la communauté médicale et scientifique.

C’est le Grand éveil genevois qui les a invitées, cette association politique à but non lucratif lancée dans le contexte de la crise politique mondiale liée au Covid-19. «Nous considérons qu’une guerre a débuté et qu’elle est menée par les élites économiques et politiques mondiales contre la population mondiale dont celle de la Suisse», explique-t-elle pour se présenter sur son site internet.

Ce lundi matin, l’annonce de cette conférence a surpris jusqu’au Club suisse de la presse lui-même, qui pourtant l’accueille dans ses locaux genevois du Domaine de Penthes. «Ils ont fait une demande, mais on doit encore discuter avec eux, clarifier des points, je suis étonné que cette affiche soit déjà sortie, expliquait Pierre Ruetschi, le directeur du Club suisse de la presse. Nous ne nous associons pas à cet événement, et nous n’en avons pas informé nos membres. La presse est régulièrement critiquée pour ne pas donner l’ensemble des points de vue. Même si je suis fondamentalement en désaccord avec celui qui devrait être présenté lors de cette conférence, je suis favorable à ce qu’il puisse s’exprimer. Ne pas le permettre serait contre-productif pour la presse, très critiquée sur ce point. De la même manière, j’étais favorable à ce qu’Eric Zemmour puisse prendre la parole à Genève».

Mais l'événement semblait mal parti pour avoir lieu, car sur les affiches l'entrée était indiquée à 30 francs par personne. Or «ce n’est pas possible, cela ne rentre pas dans le cadre du Club suisse de la presse qui n’a pas vocation à faire de la sous-traitance commerciale» expliquait encore Pierre Ruestchi.

Ce lundi soir les deux parties se sont parlé, et plus rien n'empêche la conférence d'avoir lieu. Les organisateurs sont revenus sur la commercialisation des places, l'entrée n'est plus payante. Les personnes qui ont déjà acheté la leur pourront se faire rembourser. L'accès sera garanti aux médias, le nom du Club suisse de la presse disparaît de la communication et l'événement sera encadré.

Le Club suisse avait prévu d'intervenir pour clarifier sa position avant l’événement. Il loue régulièrement sa salle qui peut accueillir de 80 à 100 personnes à des événements privés, pour un prix de base dans les 800 francs.