Avec 560 nouveaux cas pour la seule journée de mardi, la tension monte d’un cran à Genève, poussant les autorités à revoir l’organisation du système de soins. Comme au printemps dernier, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), où 200 personnes étaient hospitalisées mercredi, concentreront désormais les soins liés au virus. Pour faire face aux besoins, des unités entières ont été transformées en unités Covid-19, d’autres suivront. Les cliniques privées sont, quant à elles, réquisitionnées pour accueillir les patients atteints d’autres maladies. Les opérations chirurgicales non urgentes sont suspendues jusqu’à nouvel avis.

Sur le plan sanitaire, la situation est «extrêmement grave», a déclaré Bertrand Levrat, directeur général des HUG, s’attendant à un «pic au moins aussi élevé qu’au printemps», dans la mesure où d’éventuelles mesures restrictives mettront deux à trois semaines à montrer leurs effets. Le système tiendra-t-il? «Nous mettrons tout en œuvre, répond le directeur. J’en appelle néanmoins à la responsabilité individuelle. Les citoyens doivent dès maintenant renoncer aux activités sociales non nécessaires afin d’éviter aux HUG de devoir faire des choix.» Le dispositif de traçage étant désormais dépassé, chaque personne contaminée devra elle-même informer l’entourage avec lequel elle a été en contact afin de procéder à des quarantaines spontanées.

Les principales informations de cette journée du 21 octobre

«N’attendons pas d’être submergés»

On le comprend, les prochains jours seront décisifs et des mesures plus restrictives sont attendues. «Nous sommes bel et bien dans la deuxième vague, n’attendons pas d’être submergés», a exhorté le conseiller d’Etat Mauro Poggia, affirmant ne rien exclure, même un éventuel semi-confinement.

Pourquoi donc ne pas réagir dès maintenant comme le Valais? «Genève a toujours été en avance dans la lutte contre le covid, rappelle le chef du Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé. Il nous importe néanmoins aujourd’hui d’éviter des discordances cantonales qui alimenteraient les incompréhensions au sein de la population. A ce stade, nous attendons de la Confédération qu’elle donne le la.» Lui aussi insiste par ailleurs sur la responsabilité individuelle: «Beaucoup se disent: «Je vais continuer à faire le plus longtemps possible ce que l’Etat ne m’interdit pas de faire». Avec une telle mentalité, nous n’y arriverons pas.»

De son côté, la ministre de l’Education, Anne Emery-Torracinta, insiste sur la vision à long terme: «Nous sommes partis pour un marathon. Il faut trouver un équilibre entre les mesures sanitaires et la préservation du tissu économique.» Quid de l’école, pour l’heure épargnée par les mesures, à part le port du masque en primaire et au cycle d’orientation? «Le milieu scolaire ne figure actuellement pas parmi les principaux lieux de contagion», souligne-t-elle, précisant toutefois étudier tous les scénarios.

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