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Pas de coupes dans le budget de la Ville

Les citoyens ont refusé quatre coupes au budget 2017. La gauche espère que ce signal sera entendu par la droite, au moment de voter le budget 2018

La conseillère administrative Sandrine Salerno, en charge du département des finances et du logement de la Ville de Genève, le 31 août 2016. — © MARTIAL TREZZINI / Keystone
La conseillère administrative Sandrine Salerno, en charge du département des finances et du logement de la Ville de Genève, le 31 août 2016. — © MARTIAL TREZZINI / Keystone

Les citoyens de la Ville de Genève ont voté sur un sujet obsolète, à savoir des coupes budgétaires au budget… 2017. Un cafouillage concernant la brochure de vote, jugée partiale, avait eu pour effet d’annuler le scrutin de septembre dernier. Ce qui n’a en rien gâché le plaisir de la conseillère administrative socialiste chargée des finances, Sandrine Salerno, qui se félicite de ce que la majorité des votants aient refusé les économies dans les dépenses générales, la culture, les allocations de rentrée scolaire et la solidarité internationale, pour un montant de 2,5 millions de francs, avec 60% de non sur les trois premiers objets. La conseillère administrative Verte Esther Alder se félicite singulièrement du rejet de la baisse des allocations de rentrée scolaire, qui dénote «le soutien aux familles les plus modestes».

«Déni démocratique de la droite»

«Cela prouve que les gens ont voté indépendamment des clivages gauche-droite, se félicite Sandrine Salerno. La droite, qui s’apprêterait à recouper dans le budget de la Ville, devra entendre ce signal de la population. A défaut, elle commettrait un vrai déni démocratique, en démontrant une volonté de prendre en otage les citoyens.» Des mots forts qui font réagir le conseiller municipal PLR Simon Brandt: «A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, assène-t-il. Car nous n’avons pas fait campagne sur ces objets. Je ne dis pas que nous aurions remporté cette votation, mais les fanfaronnades, dans ce contexte, me font rire.»

Pour la magistrate, il s’agit désormais de réintroduire ces 2,5 millions de francs au budget 2018, sous forme d’amendements. «Elle devra donc trouver des économies équivalentes pour ne pas avoir un budget déficitaire, rétorque Simon Brandt. Elle prouvera donc que c’est possible, quand on veut, contrairement à ce qu’elle affirme.» Sauf que Sandrine Salerno ne compte pas couper ailleurs. Nouvelles estocades en perspective, entre un exécutif à majorité de gauche et un législatif à majorité de droite.