Le crime de Thônex ravive les tensions sécuritaires entre communes et canton
Après la mort d’un jeune homme poignardé par un adolescent, les autorités thônésiennes accusent le canton d’avoir ignoré leur appel à l’aide. La nouvelle conseillère d’Etat Carole-Anne Kast balaie ces critiques et entend renforcer les polices municipales
C’était il y a 10 jours. Le dimanche 28 mai peu avant minuit, un jeune homme de 18 ans sort du tram à Thônex, en banlieue populaire de Genève, accompagné de sa compagne de 16 ans, enceinte. Alors que le couple se dispute, un groupe d’adolescents s’immisce dans la querelle. Le futur père, qui a déjà eu des démêlés avec la justice, les insulte en retour. L’altercation s’envenime et un membre de la bande, mineur, fonce sur le couple et plante un couteau dans les côtes du jeune homme, qui décède peu après l’arrivée de l’ambulance. Voilà le récit livré par la Tribune de Genève, qui a récolté le témoignage de la petite amie.
Si ce drame ne s’inscrit pas dans un conflit entre bandes rivales, comme certains l’ont d’abord redouté, il révèle l’escalade de la violence d’un petit groupe de jeunes dont certains sont déscolarisés, connu des services de l’ordre et dont l’un des membres a déjà poignardé à la jambe un jeune homme en février dernier, le blessant grièvement. Sur place, au pied des barres d’immeuble servant de décor au crime, les habitants expriment leur crainte: «Je ne laisse plus sortir ma fille le soir», confie une mère, à l’instar de plusieurs autres parents.