Dès le samedi 6 juin, les groupes de plus de quatre personnes seront à nouveau autorisés dans les restaurants. Un soulagement pour les tenanciers qui ont subi de plein fouet les conséquences économiques de la crise. Les distances de sécurité de 2 mètres entre les tables et les protocoles de protection restent, quant à eux, inchangés, de même que le service à table et la fermeture à minuit. Les restaurateurs devront en outre être capables de retracer les contacts en collectant les données d’un client pour chaque tablée de plus de quatre personnes.

Casimir Platzer, président de GastroSuisse, ne cache pas sa déception. «La distance entre les tables est le plus grand frein pour les restaurateurs, qui perdent une clientèle importante, déplore-t-il, même s’ils pourront à nouveau accueillir des fêtes de famille et des mariages, l’été s’annonce très compliqué.» L’obligation de traçabilité pose également problème. «Existe-t-il désormais une base légale pour forcer le client à donner son identité? Ce n’est pas clair.»

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«Reprise très lente»

A Genève, le président de l’Association des cafetiers et restaurateurs, Laurent Terchlinchamp, craint lui aussi que les assouplissements soient insuffisants. «Pour l’heure, la reprise est très lente, voire catastrophique, lâche-t-il. Un tiers de nos 1500 membres ne survivront pas à cette crise.» En cause: les aides qui tardent à arriver. «Beaucoup de tenanciers n’ont pas encore touché le chômage partiel pour le mois d’avril. Dans ces conditions, certains établissements qui ont rouvert vont rapidement faire faillite.» Selon un récent sondage réalisé par GastroSuisse, neuf restaurants sur dix travaillent actuellement à perte.

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La traçabilité risque également d’être mal acceptée chez les patrons de discothèque, qui s’apprêtent à rouvrir leurs portes le 6 juin de même que les billards et les karaokés. Si elle accueille les annonces du Conseil fédéral avec espoir, Elisabeth Jaquet, présidente de l’Association du Grand Conseil de la nuit qui réunit une vingtaine de clubs et salles de concert à Genève, reste prudente. «Nous sommes heureux de pouvoir bientôt programmer à nouveau des artistes très touchés par la crise, mais entre la limitation de 300 personnes et l’obligation de traçabilité, la reprise ne va pas être immédiate. Nous allons devoir élaborer des concepts au cas par cas.»

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