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Des fêtes au rabais
Dans sa lettre, Pierre Brunschwig estime qu’il aurait mieux valu débrancher cette année, au lieu de produire des Fêtes au rabais. En clair, ne maintenir que le feu d’artifice et laisser à la Ville le soin d’organiser la fête foraine sur les quais, puisqu’elle le fait à satisfaction sur la plaine de Plainpalais. Ce qui aurait permis de construire un concept d’avenir pour 2018, tourné vers les dimensions musicale et culturelle. Mais la perspective d’une votation populaire, d’ici la fin de l’année, sur un raccourcissement de la durée des Fêtes à une semaine a probablement décidé Genève Tourisme à ne pas lâcher l’affaire si tôt. Pour compliquer encore l’histoire, l’Etat a commandé un audit sur la manifestation.
Pour l’heure, ni le directeur de Genève Tourisme, Philippe Vignon, ni le président du Conseil de fondation, Yves Menoud, n’ont souhaité commenter cette défection. Il faudra pourtant que Genève Tourisme s’explique sur tous les volets de l’affaire, y compris sur le licenciement d’Emmanuel Mongon. Entre autres griefs, Genève Tourisme lui aurait notamment reproché de ne pas avoir su trouver suffisamment de sponsors. «Il était le lampiste tout trouvé, estime une personne proche du dossier. Car on lui demandait l’impossible: trouver des sponsors, collaborer avec plus d’une dizaine de services de la Ville, vendre plus cher les emplacements aux stands et aux manèges. Les pouvoirs politiques devraient prendre leurs responsabilités et organiser ces Fêtes sans demander à Genève Tourisme la quadrature du cercle».
Un million de francs de droits de propriété intellectuelle
Ce n’est pas tout. Selon nos sources, le contrat du Français prévoyait, en sus de ses honoraires, des droits de propriété intellectuelle pour le concept Geneva Lake Festival de près d’un million de francs, en versements échelonnés sur plusieurs années. Toujours selon nos sources, il n’aurait touché que la première tranche en 2015 et aurait renoncé à celle de 2016.
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Quoi qu’il en soit, la démission de Pierre Brunschwig intervient dans un contexte politiquement très sensible. Sans responsable à sa tête, il est à craindre que Geneva Lake Festival ne parvienne pas, en quelques mois, à illuminer la Rade d’une lumière nouvelle.