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Frais des élus: extension de l'audit demandée

Le Bureau du Conseil municipal genevois veut que la Cour des comptes élargisse son audit sur les frais professionnels des membres de l'exécutif. Son président Eric Bertinat exige des réponses aux «mensonges» des conseillers administratifs

Le Conseil administratif de la ville de Genève in corpore lors de sa conférence de presse de jeudi.
Le Conseil administratif de la ville de Genève in corpore lors de sa conférence de presse de jeudi.

Réuni ce samedi, le Bureau du Conseil municipal genevois s'est dit «consterné» par le rapport rendu jeudi par la Cour des comptes. Celle-ci avait dénoncé des dérives dans les frais professionnels du Conseil administratif et de la direction. La Cour avait ciblé l'achat d'alcool, l'utilisation exagérée de taxis ou encore, notamment dans le cas de Guillaume Barazzone, des coûts de téléphone portable exorbitants.

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Le Bureau fait part de sa «colère» et précise que la séance du législatif municipal du 13 novembre prochain sera consacrée à ce rapport. La commission des finances va s'en saisir et demander des réponses après les «mensonges» face aux interrogations ces dernières années sur les dépenses, a dit à Keystone-ATS Eric Bertinat.

Le Bureau souhaite déjà que la Cour des comptes élargisse sur 10 ans son audit. «C'est ce que l'Administration fiscale cantonale fait» pour n'importe quel citoyen, affirme le président.

Aucun contrôle interne

Il reproche également à la conseillère administrative Sandrine Salerno, en charge des finances, de ne pas avoir lancé de contrôle interne. «C'est peut-être ce qui m'a le plus surpris», dit-il. Le Bureau cible aussi l'«obstruction» des membres du Conseil administratif qui ont entravé selon lui les investigations de la Cour des comptes.

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Seul le gouvernement cantonal peut décider d'éventuelles sanctions. «Il est évident que le Conseil d'Etat se saisira» du dossier, explique également Eirc Bertinat. De son côté, le Ministère public, cité samedi dans la Tribune de Genève, va prendre connaissance du rapport avant de possibles poursuites pénales. La Cour des comptes avait elle déjà dénoncé la situation auprès de l'Administration fiscale cantonale.