Genève attendra 2030 pour piétonniser son centre-ville
Mobilité
Les votants ont nettement refusé la construction d'un parking à Rive contre le retrait des voitures dans les Rues-Basses. La gauche municipale a la responsabilité de faire en sorte que le statu quo ne l'emporte pas

Le centre-ville de Genève ne connaîtra pas de nouveau parking. Le projet Clé-de-Rive, lancé en 2007, a nettement échoué dans les urnes, avec plus de 63% de non. Ce scrutin municipal offre un succès à la gauche, qui compte désormais sur sa double majorité pour enfin transformer la zone autour de la rue Pierre-Fatio, faute de quoi le slalom entre bus, trams, vélos et voitures restera la règle dans ce rond-point.
Les Verts ont lancé, en septembre dernier, une initiative populaire pour piétonniser ce centre. Elle est en cours de validation auprès du Conseil d’Etat, qui doit donner son verdict en juin. Omar Azzabi, co-président du parti écologiste, annonce ne pas se contenter de cette arme: «Dès la semaine prochaine, nous allons déposer des demandes de crédit d’étude pour des aménagements pour que le conseil administratif puisse arriver avec des propositions.»
Statu quo Place de Neuve
Le spectre du statu quo explique cette détermination. L’exemple de la Place de Neuve, où un projet de parking avait échoué dans les années nonante et où aucun aménagement n’a été réalisé, doit servir de repoussoir. «La population a tranché, reprend-il. Tous les partis doivent désormais travailler ensemble dans l’intérêt de tous. Les planètes sont alignées.»
Les signes donnés par le PDC et le PLR rassurent Joëlle Bertossa, co-présidente du parti socialiste ville de Genève. «Ils se sont prononcés en faveur d’une piétonisation, rappelle-t-elle. Nous devons nous mobiliser ensemble pour faire bouger les lignes, au plan cantonal également.» Une loi de compensation stricte en sous-sol des places de parking disparaissant en surface représente en effet un obstacle à la réalisation de plusieurs aménagements. «La gauche n’a plus d’excuse, admet Joëlle Bertossa. Nous avons une grande responsabilité. Le but est d’arriver à des résultats d’ici à 2030.» Pourquoi si tard? «Il faut en moyenne 6 à 7 ans entre un crédit d’étude et sa réalisation, répond Omar Azzabi. Il faut respecter le processus démocratique tout en gagnant en efficacité pour éviter les recours.»
Le comité en faveur du parking «estime que Genève est passé à côté d’une opportunité qui ne se représentera plus avant de nombreuses années».