Le retard pris sur le gigantesque chantier de la gare Cornavin est désormais entériné. Mercredi, le Conseil d’Etat genevois a validé la feuille de route qui doit guider le réaménagement du pôle ferroviaire d’ici à 2030. Attendus pour cette année, les travaux de la place Cornavin ne démarreront finalement qu’en 2024. Le premier coup de pioche à l’extension souterraine de la gare, chiffrée à 1,7 milliard de francs, est quant à lui prévu pour 2026.

Formellement, le Plan directeur de quartier (PDQ) adopté ce mercredi est le document qui lie le canton et la ville de Genève autour d’une vision urbanistique commune pour réaménager la gare et ses alentours. Les enjeux autour de la place Cornavin, véritable gymkhana où se côtoient piétons, taxis, vélos ou encore trams, sont multiples. «Il faut l’avouer, tout le monde est tendu en traversant cette place saturée en permanence», déplore le conseiller d’Etat vert Antonio Hodgers, chef du Département du territoire.

Centre névralgique du quartier

Pour apaiser le chaos ambiant, les autorités ont leur plan d’action. Il s’agit de désencombrer l’espace public, de reconnecter les quartiers entre eux en gommant l’effet barrière de la gare entre les Grottes et le lac, mais aussi d’augmenter le confort aux abords des arrêts de bus. «Une place ne doit pas être uniquement fonctionnelle, plaide Antonio Hodgers, elle doit aussi remplir un rôle dans la ville.» Dans le cas de Cornavin, elle conservera sa fonction de pôle d’échanges tout en devenant le centre névralgique du quartier.

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Cette petite révolution passe, entre autres, par l’élimination du transit de voitures sur la place Cornavin. «Le trafic motorisé va être dévié sur la ceinture urbaine pour contourner le secteur de la gare», détaille Antonio Hodgers. Les communes concernées, la ville de Genève et celle de Vernier, ont exprimé leurs craintes. «On doit faire en sorte que la pacification du secteur de la gare ne s’accompagne pas d’une augmentation du trafic dans la ceinture urbaine, prévient la conseillère municipale verte Frédérique Perler. Pour cela, il faut veiller à développer les autres modes de transport.» A terme, les taxis seront déplacés au sous-sol, aux côtés d’une vélostation. «L’enjeu, c’est de séparer au maximum les flux pour éviter la gabegie actuelle», ajoute le ministre des Infrastructures Serge Dal Busco, qui précise encore que le tram va disparaître du boulevard James-Fazy pour se concentrer rue des Terreaux-du-Temple.

«Accompagner le changement»

Le réaménagement de la gare Cornavin est un enjeu majeur pour Genève. D’ici à 2030, l’objectif est de doubler l’offre pour absorber, à terme, quelque 100 000 voyageurs quotidiens. «La transformation de la place vise à accompagner ces changements», souligne Antonio Hodgers. A la manœuvre en ce qui concerne l’aménagement des zones alentour, la Ville promet des lieux publics de qualité, avec davantage d’arbres et d’espaces piétonnisés. Sont concernés: la place des Gares et celle de Montbrillant ainsi que la rue du Mont-Blanc, mais aussi le passage inférieur des Grottes. Certains chantiers engendreront d’importants changements comme celui de la place de la Pépinière, située à l’emplacement actuel du Quai9, qui devra déménager.

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