A Genève, la condamnation à reculons d’un activiste du climat
La Chambre pénale d’appel et de révision, contrainte de revoir sa copie, retient toutes les atténuantes possibles et imaginables pour faire baisser la peine d’un militant qui avait barbouillé la façade de Credit Suisse
La pilule était visiblement très difficile à avaler pour la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève, contrainte de sanctionner le jeune activiste du collectif BreakFree dont elle avait elle-même prononcé l’acquittement à grand renfort de points d’exclamation. Après s’être fait remonter les bretelles par le Tribunal fédéral sur la possibilité d’appliquer l’état de nécessité aux débordements liés à l’urgence climatique, les juges ont finalement reconnu le militant coupable d’un tout petit dommage à la propriété causé à la façade de Credit Suisse.
L’activiste, mis au bénéfice des circonstances atténuantes de la détresse profonde et du profond désarroi ainsi que du mobile honorable, s’en tire avec une simple amende de 100 francs et des frais de nettoyage à hauteur de 409 francs. La banque, qui réclamait un dédommagement de 2250 francs pour des dégâts plus importants n'ayant finalement pas été attribués à l’intéressé, devra payer 10% des frais de la procédure d’appel, soit autant que le jeune homme. Le reste étant laissé à charge de l’Etat.