A Genève, la détention poursuit ses chantiers

Le prix du meilleur stand à la Cité des métiers. Une consolation pour l’Office cantonal de la détention (OCD) car le reste du bilan 2015, présenté vendredi, est plus mitigé. Le pénitentiaire genevois continue de se battre avec la surpopulation carcérale, de réfléchir à un concept de réinsertion, de repourvoir des postes de direction, de remplir les nouveaux établissements et de multiplier les arguments en faveur de la construction encore impopulaire de la future grande prison des Dardelles.

Casting resserré pour cette deuxième édition consacrée au monde carcéral. Philippe Bertschy, directeur général de l’OCD depuis bientôt une année, a évoqué «une stabilisation» de la structure. Son adjoint, Patrick Ferraris, a parlé de professionnalisation. Et le conseiller d’Etat Pierre Maudet a défendu «l’impérieuse nécessité» du projet visant à affecter les 168 places de la Brenaz à une détention administrative qui serait en passe de connaître un boom et à créer 450 nouvelles places pour l’exécution des peines.

Quelques chiffres pour anticiper d’éventuelles attaques. Le département a reçu 34 requêtes concernant les conditions de détention à Champ-Dollon et constaté une illicéité dans 10 cas. Trois sont encore en cours d’examen. Une seule indemnisation de 8000 francs a été versée. Cela ne tient pas compte des détenus qui n’ont pas encore été jugés et qui peuvent demander des réductions de peine en guise de dédommagement.

Sur le thème sensible des allégements de peine octroyés aux détenus dangereux, Pierre Maudet a traité 148 dossiers (contre 81 en 2014) et rendu 115 décisions favorables mais souvent à certaines conditions. Sur 13 refus ayant fait l’objet d’un recours, 4 ont dû être revus. Une prérogative exclusive que le magistrat espère bien pouvoir déléguer prochainement à ses services si le projet de loi en ce sens est accepté par le parlement.