Un peu plus tôt, le PLR avait refusé de faire ticket commun avec elle, évoquant de trop grandes dissensions sur des thèmes clés. «Si l’Entente perd, c’est que la droite de la droite aura, par son orgueil, divisé les voix de droite, ce qui est regrettable», résume Vincent Maitre, président du PDC genevois. Il promet toutefois de mouiller la chemise jusqu’au bout, question d’honneur.
Le point sur les deuxièmes tours dans les cantons romands:
En Valais, le PLR sera le faiseur de roiDans le canton de Vaud, le ticket de gauche à l’épreuve d’une droite uniePendant ce temps, à Fribourg
«Deux communistes au Conseil des Etats»
Face à la machine de guerre de la gauche, une remontada des candidats de l’Entente ne tient plus qu’à un éventuel sursaut de son électorat, sérieusement démobilisé au premier tour. C’est l’espoir de Bertrand Reich, qui pour le coup en oublie son art consommé de la modération: «Je ne comprendrais pas que les électeurs de droite ne se déplacent pas aux urnes, prenant le risque de porter deux communistes au Conseil des Etats.»
Il espère que l’électorat bourgeois comprendra qu’il se trouve désormais «devant un choix de société et non pas de personnes»: «Veut-on entrer dans l’Union européenne? Veut-on confier la sécurité de la Suisse à d’autres pays? Veut-on d’une fiscalité renforcée, d’une bureaucratie galopante? C’est de cela qu’il s’agit. Il faut rappeler aussi que les Genevois ont soutenu RFFA ou la nouvelle loi sur le renseignement, alors que les Verts et les socialistes s’y opposaient.»
Les Vert’libéraux lâchent Hugues Hiltpold
Autre désillusion pour le PLR: Hugues Hiltpold ne pourra pas compter sur le soutien des Vert’libéraux, qui arrêtent la course aux Etats sur la victoire inespérée au National de leur candidat, Michel Matter. Lors de leur assemblée générale, les jeunes, ultra-remontés, ont refusé ce coup de pouce: «La liberté de vote a été négociée pendant deux heures et demie, raconte le président des Vert’libéraux genevois, Alexandre Peyraud. Les jeunes, âgés entre 18 et 23 ans, ont clairement pris le dessus, ils étaient totalement opposés au candidat PLR. A titre personnel, j’aurais appelé à voter Hugues Hiltpold et Lisa Mazzone, qui portent l’un l’économie et l’autre l’écologie.»
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Raison de ce désamour: le manque de soutien du candidat PLR aux mesures pro-climat: «Au classement Ecorating, qui évalue le comportement de vote sur les questions écologiques de chaque parlementaire, Hugues Hiltpold n’est pas le pire, mais il est au bas de l’échelle», constate Alexandre Peyraud. Le fait que Michel Matter ait déclaré soutenir à titre personnel le candidat PLR ne changera pas la donne. Maigre consolation: le PBD, qui jette aussi l’éponge, appelle à voter l’Entente. Mais son réservoir de voix est très faible.
A l’autre bout de l’échiquier politique, Ensemble à gauche n’a pas fait défection et appelle ses troupes à voter Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga. Le défi du duo au tournesol et à la rose sera désormais de maintenir la mobilisation d’un électorat qui pourrait croire à une victoire acquise. Electrisés par leurs scores, ils ne comptent pas mettre des fleurs fanées au programme du 10 novembre.