C’est une petite révolution qui ne dit pas vraiment son nom. A Genève, les rênes du troisième pouvoir devraient être confiées – dès 2026 – à un binôme tournant. Le procureur général, premier magistrat de l’ordre judiciaire et troisième personnage de la République depuis des lustres, sera contraint de partager cette place stratégique en alternance avec la présidence de la Cour de justice. Le projet de loi initial, qui voulait bouter le patron du Ministère public hors du fauteuil principal de la Commission de gestion, a abouti à ce compromis afin de ne pas trop bousculer cinq siècles d’histoire et de ménager la gouvernance d’une institution complexe. Ce changement important sur le plan symbolique devra encore être entériné par le parlement.