A Genève, le militant «Jérémy» peut enfin sortir de prison
En détention provisoire depuis bientôt trois mois pour avoir saboté des engins du cimentier Holcim, un étudiant en sociologie vient d’être libéré par le Ministère public. Son recours, visant à faire annuler une preuve ADN, est par contre rejeté. La bataille continue sur plusieurs fronts
La détention provisoire prend fin pour un Genevois de 23 ans suspecté d’avoir saboté et bouté le feu à des engins du cimentier Holcim. Plus connu sous le pseudonyme de «Jérémy», ce militant pour le climat était enfermé à la prison de Champ-Dollon depuis le 15 mars dernier en raison du risque de collusion. Une audience de confrontation a encore eu lieu ce jeudi au Ministère public avant que la procureure ordonne cette mise en liberté. «C’est une première bonne nouvelle et cela permettra d’apporter un peu de sérénité à ce dossier», se félicite Me Olivier Peter, l’avocat du prévenu. Une affaire qui a beaucoup mobilisé la famille et les soutiens du jeune homme.
Une moins bonne nouvelle est aussi tombée ce même jour pour la défense, qui avait attaqué l’exploitation de l’ADN incriminant le prévenu. La Chambre pénale de recours a écarté le grief et admis cette preuve malgré les conditions peu orthodoxes ayant entouré la notification de cet élément. Pour les juges, en résumé, le fait que cet ADN ait possiblement permis d’élucider une infraction grave (l’incendie intentionnel) le rend exploitable. L’argument ne convainc pas Me Peter, qui va saisir le Tribunal fédéral. La bataille est donc loin d’être terminée pour la défense qui a aussi demandé la mise sous scellés de ses appareils informatiques ainsi que des cahiers emportés par des agents de détention lors d’une fouille de la cellule de ce jeune étudiant en sociologie.