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A Genève, la police opère une rafle dans l’univers de la pédopornographie

Une opération coordonnée entre différentes brigades a mené à l’interpellation de dix personnes, toutes domiciliées dans le canton, et à la saisie de 160 ordinateurs. Il ne s’agit pas d’un réseau précise le Capitaine Patrick Ghion

Le Capitaine Patrick Ghion, chef de section et responsable du centre de compétence cyber pour la Suisse occidentale, lors de la conférence de presse annuelle de la police genevoise, ce lundi 28 mars 2022. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Le Capitaine Patrick Ghion, chef de section et responsable du centre de compétence cyber pour la Suisse occidentale, lors de la conférence de presse annuelle de la police genevoise, ce lundi 28 mars 2022. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

La police genevoise l’avait annoncé lors de sa dernière conférence de presse. Le cybercrime est devenu l’une des priorités de son action. Une opération visant à lutter contre la pédopornographie, communiquée ce jour par le Ministère public, illustre cette mobilisation. Dix personnes, toutes domiciliées dans le canton, ont été interpellées pour avoir téléchargé des images ou des films à caractère sexuel impliquant des enfants. Trois prévenus ont été mis à disposition du Ministère public et l’un d’entre eux, soupçonné de faits encore plus graves, a été envoyé à Champ-Dollon par le Tribunal des mesures de contrainte.

«Personnes isolées»

La brigade de criminalité informatique, la brigade des mœurs et la brigade des cyber-enquêtes ont réuni leurs forces pour cette action. Pas moins de 31 policiers ont été impliqués dans ces enquêtes, menées du 20 au 24 juin 2022, visant à traquer les adeptes d’images pédophiles sur la Toile. Lors des perquisitions, plus de 160 ordinateurs ont été saisis. Cela représente plus de 230 térabytes de données.

Lire aussi: A Genève, la police se mobilise contre le cybercrime

Contacté, le capitaine Patrick Ghion, chef du Centre régional de compétence cyber pour la Suisse occidentale, précise: «Il ne s’agit pas d’un réseau, mais de personnes isolées dont les agissements ont pu être détectés grâce au monitoring des téléchargements de fichiers pédopornographiques. On a axé les forces sur Genève durant une semaine et agendé les interpellations. Cette opération nous a permis de confronter nombre d’auteurs.» Il n’en dira pas plus sur la méthode employée pour ces investigations, mais précise que «le profil socioculturel des personnes est très varié».

Rappelons qu’en 2021, 105 cyber-délits sexuels ont été enregistrés à Genève, dont 99 relevaient de la pornographie interdite. Au niveau romand, les cyberpatrouilles, coordonnées par ce même centre, ont mené des recherches secrètes et passé près de 3000 heures sur internet pour démasquer les pédocriminels. Une douzaine de suspects ont été interpellés ainsi l’an dernier.