Asile
L'arrestation, vendredi matin, au foyer d'Anières, d'un requérant d'asile, et son expulsion vers l'Italie, suscite révolte et incompréhension du côté du Centre social protestant de Genève

A Genève, l'arrestation, vendredi matin, au foyer d'Anières, d'un réfugié érythréen, et son expulsion vers l'Italie, suscite révolte et incompréhension du côté du Centre social protestant (CSP). L'homme renvoyé vivait en Suisse depuis l'été 2014, avec sa femme enceinte de cinq mois et leurs deux enfants en bas âge.
Le CSP avait lancé une pétition pour que ce père de famille ne soit pas renvoyé en Italie. Près de 2500 personnes l'avaient signée dont des personnalités politiques de gauche et de droite et les deux anciennes conseillères fédérales Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey. Selon l'organisation caritative, le réfugié érythréen faisait pourtant tout pour s'intégrer en Suisse, en apprenant assidûment le français et en s'occupant de l'internet café de son foyer.
Recours rejeté par le Tribunal administratif
La menace du renvoi planait sur cet homme depuis le rejet par le Tribunal administratif fédéral de son recours. Les autorités ont considéré, indique le CSP, que les liens entre le réfugié et son épouse n'étaient pas «effectifs» et qu'un droit de visite pourra s'exercer depuis l'Italie. Le CSP a dénoncé le caractère «profondément choquant de cette situation où une famille a été séparée.» Le Centre social protestant va dorénavant examiner les possibilités à sa disposition pour faire revenir cette personne en Suisse, afin que toute la famille vive ensemble sous le même toit.
Interrogé par la Tribune de Genève, la directrice de la communication à l’Office cantonal de la population et des migrations déclare ne pas se prononcer sur les cas particuliers. Toujours selon le quotidien, le Département de la sécurité et de l’économie (DSE) «dément les allégations émises sur la façon dont les choses se sont passées». A savoir que la police lui aurait laissé le temps de rassembler ses affaires et de dialoguer avec son épouse. Le département rappelle que l’arrêt du Tribunal administratif fédéral est exécutoire depuis le 4 janvier 2016. «Toute personne frappée d’une décision de renvoi se voit proposer un retour volontaire, et si elle refuse, la police est mandatée pour l’exécuter.»
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