Joyau du patrimoine architectural genevois, le téléphérique du Salève est à l’aube d’une réhabilitation complète. Ses deux gares, plus précisément. La maison Devaux & Devaux architectes (DDA) a présenté son projet de rénovation pour le site transfrontalier. Son objectif: redonner vie au bâtiment emblématique du Grand Genève, inauguré par l’architecte genevois Maurice Braillard en 1932, tout en conservant son aspect historique. Le projet prévoit principalement d’améliorer les conditions d’accès et d’accueil des deux gares. Les travaux se dérouleront entre 2020 et 2021. Le coût total se monte à 8,5 millions d’euros.

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En automne dernier, le Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT), qui gère l’installation, a lancé un appel à projets pour procéder à une rénovation entière des deux gares, vieillissantes, du téléphérique. Le cabinet d’architectes DDA, désigné lauréat par les membres du jury, propose un concept qui s’inscrit dans la continuité du projet initial porté par Maurice Braillard. Les travaux porteront aussi bien sur la gare inférieure que sur la supérieure.

Un vent de fraîcheur

Le projet doit d’abord améliorer l’accès et la visibilité de la station, pour orienter directement les visiteurs vers le bâtiment. Aujourd’hui, en effet, il n’est pas toujours facile de trouver le départ du téléphérique. Une partie du parking sera redessinée pour agrémenter l’arrivée et un socle végétal couvrira l’espace d’accueil. Le hall sera recouvert d’un toit végétalisé. L’idée consiste à embellir le paysage autour du bâtiment. «L’enjeu de ce projet est de faire du téléphérique un mode d’accès privilégié du Salève», affirme David Devaux, fondateur de DDA. Les conditions de travail des employés seront optimisées. Les travaux permettront l’aménagement de plusieurs zones de confort réservées à ces derniers.

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Au niveau supérieur du téléphérique, les architectes souhaitent développer un lieu panoramique «dynamique et habitable». Une nouvelle salle de restaurant au dernier étage de la station est prévue. Une salle de séminaires sera également aménagée. La gare d’arrivée disposera de deux nouveaux ascenseurs panoramiques. «Il est nécessaire de développer l’accueil des visiteurs et de redonner vie à la station», déclare l’architecte. Depuis les gros travaux de 1984, aucune rénovation n’a été entreprise.

Préserver le patrimoine

Porter un regard contemporain sur ce patrimoine et le faire vivre: c’est le fil conducteur de cette réhabilitation. «On commence là où Maurice Braillard s’est arrêté. L’idée est d’être au plus près de ce qui a été établi», conclut David Devaux. Grâce à la collaboration franco-genevoise, le canton ravive et préserve l’un de ses édifices patrimoniaux phares, qui accueille aujourd’hui près de 300 000 visiteurs. De 2010 (163 000 visiteurs) à 2017 (295 000), la fréquentation a augmenté de presque 100%.