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Les Halles de l’Ile à Genève s'apprêtent à faire peau neuve

Des discussions sont en cours avec la Ville pour étendre l’offre de la brasserie, le long de l’aile sud. Un lifting à plus de 300 000 francs, qui a pour projet complémentaire de transformer l’aile nord en hub culinaire

La Brasserie des Halles de l'île, au ras de l'eau et en plein centre-ville de Genève. — © TripAdvisor
La Brasserie des Halles de l'île, au ras de l'eau et en plein centre-ville de Genève. — © TripAdvisor

Bien que situées en plein cœur de Genève, avec pignon sur Rhône, les Halles de l’Ile ont longtemps été considérées comme un lieu maudit. Aujourd’hui, elles s’imaginent même devenir une version lémanique de Papirøen, ce lieu emblématique de Copenhague consacré à la gastronomie de rue.

Première étape de la métamorphose: réhabiliter et agrandir la brasserie (BHL) qui s’y trouve. Pour, ensuite, faire tutoyer l’ensemble avec un marché alimentaire peuplé de food trucks. «Nous avons déposé dans ce sens, lundi soir au Municipal, une pétition munie de près de mille signatures», se félicite Earnest Wilson, cheville ouvrière de ce projet et gérant de Funky BBQ.

Une activité jugée rentable

Les Halles de l’Ile reviennent de loin. Le périmètre, hanté par un bâtiment appartenant à la Ville, avait jadis perdu toute sa vitalité. Jusqu’à ce que les autorités, au terme d’interminables débats politiques, transforment son aile sud en restaurant, dont l’exploitation a été confiée à la restauratrice sino-américaine Helen Calle Lin.

Bilan à ce jour: l’enseigne a accueilli plus de 1800 concerts, organisé plus de 800 soirées avec quelque 650 DJ, servi 400 000 plats et participé notamment à la réinsertion d’environ 130 chômeurs. Depuis la rénovation partielle des lieux en 2008-2009, pour près de 2 millions de francs – soit à peu près l’équivalent du loyer cumulé de ces huit dernières années et qui a été repayé via un chiffre d’affaires annuel compris entre 4 et 5 millions de francs –, la fréquentation a pris de l’ampleur.

«Cette évolution, pour des raisons de confort autant que de sécurité, doit s’accompagner d’une réhabilitation complète de nos infrastructures», résume Helen Calle Lin. Seul hic: le budget nécessaire aux travaux (façade, couverture de la cour intérieure, toilettes, vestiaires, monte-charge, portes d’entrée, etc.) manque pour l’heure à l’appel. «Depuis l’ouverture du restaurant, j’ai dû mettre plus d’un million de francs dans l’entretien des locaux – dont 700 000 francs de ma poche –, alors que c’était au propriétaire de payer», déplore Helen Calle Lin.

Financement public et privé, voire participatif

Des discussions avec les autorités pour une remise à jour viennent de débuter. L’enveloppe prévue pour les prochaines transformations dépasse 300 000 francs. Outre les transformations incontournables, la patronne de la BHL souhaite également recomposer ses espaces. En créant, notamment, un nouvel espace café-boulangerie à l’emporter, un coin gastronomie saisonnière, avec un bar extérieur. Mais aussi ouvrir une terrasse scandinave, végétaliser les espaces adjacents et garnir l’ensemble avec du mobilier adéquat.

«Il manque à Genève un véritable centre urbain dédié aux plaisirs de la table et reconnu internationalement», lance Helen Calle Lin qui, pour réunir le capital nécessaire à ses projets, a fondé une société anonyme. Conséquence: la raison sociale précédente, BHL. ch, a été mise en liquidation. «C’est plus simple d’obtenir des crédits bancaires ou de lever des fonds privés via une SA. Je peux ainsi proposer des actions de la brasserie comme garantie de paiement», conclut celle qui prévoit aussi de recourir au financement participatif pour mener ses ambitions à terme.