L’appartement est meublé sommairement. Une table et des chaises dans le salon. Par chambre, un lit et c’est tout. Des tapis bien entendu. Ahmad N*, qui nous reçoit, est souriant mais sa quiétude est feinte. Il ignore ce que sera demain: une vie ici en Suisse ou un ordre de retour là-bas, au pays chéri mais meurtri et dangereux. Son épouse sert le thé, sa mère vient nous saluer, ses deux sœurs sont en cours de français. Une famille afghane échouée en banlieue de Genève. Si cela ne tenait qu’à eux, ils seraient au pays, à Kaboul.