Justice
AbonnéLe conseiller d’Etat a accepté un avantage indu en partant en famille, tous frais payés, dans le luxe du Grand Prix d’Abu Dhabi. Aux yeux du tribunal, ce cadeau disproportionné était susceptible d’influencer le magistrat et ce dernier avait bien conscience du problème. Il est condamné à une peine pécuniaire avec sursis

Même s’il devait s’y attendre, le verdict a fait l’effet d’un coup de massue. Pierre Maudet, son carnet toujours dans les mains, a arrêté d’écrire en entendant la présidente du Tribunal de police le reconnaître coupable d’acceptation d’un avantage pour le désormais fameux voyage d’Abu Dhabi. La décision souligne le montant astronomique de ce cadeau et le climat de copinage qui entourait l’invitation. Elle retient aussi le fait que le ministre avait conscience du risque de se voir ainsi influencé dans l’exercice futur de ses fonctions et l’avait accepté. La peine, qui n’était pas l’enjeu de ce procès, est fixée à 300 jours-amendes avec sursis. Le magistrat est également condamné au paiement d’une créance compensatrice de 50 000 francs en faveur de l’Etat de Genève.