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Le MCG échoue une nouvelle fois à reconquérir Vernier

Avec l’élection du socialiste Martin Staub à l’exécutif avec 63% des voix, la deuxième ville du canton joue la continuité. Au grand dam d’Ana Roch, présidente du MCG, qui voulait croire à un retour du parti dans son «fief historique»

Candidate à l'exécutif de Vernier, Ana Roch n'a obtenu que 37% des voix pour le MCG. — © eddy mottaz
Candidate à l'exécutif de Vernier, Ana Roch n'a obtenu que 37% des voix pour le MCG. — © eddy mottaz

Rupture ou continuité? Ce dimanche, Vernier a opté pour la stabilité en élisant le socialiste Martin Staub à l’exécutif de la ville, face à la présidente du MCG Ana Roch. Avec 3585 voix contre 2095 pour son adversaire, l’avocat de 34 ans, député et conseiller municipal, succède sans difficulté à son camarade de parti Thierry Apothéloz, élu au Conseil d’Etat genevois en mai dernier. Le MCG, qui jouait son grand retour dans la commune après dix ans d’absence, essuie un revers cuisant.

Dans cette élection complémentaire, Martin Staub a pu bénéficier du soutien des Verts et du PLR, unis contre le MCG dans l’alliance «Vernier solidaire et responsable». Le socialiste rejoint ainsi le Vert Yvan Rochat et le PLR Pierre Ronget, aux commandes de la mairie depuis 2011. Particulièrement bas, le taux de participation n’a pas dépassé 24,7%.

«Score honorable»

Affaibli au niveau cantonal, le MCG tentait, avec cette élection, de se repositionner dans la deuxième ville du canton, présentée comme son fief historique. Vernier est en effet la première commune dans laquelle le MCG a intégré un exécutif. C’était en 2008 avec l’élection de Thierry Cerutti. Depuis, plusieurs ennuis judiciaires ont eu raison de l’élu et le parti a perdu des plumes.

En 2008, il n’y avait pas d’alliance contre nature et notre message a été porteurAna Roch, présidente du MCG

«Bien sûr que je suis déçue», réagit Ana Roch, native de Vernier tout comme son adversaire. «J’étais là pour gagner, pour donner le choix à la population et éviter une élection tacite.» Les raisons de son échec ne font, selon elle, aucun doute: «Seule contre tous, la mathématique est implacable, lâche-t-elle. Même dans ces conditions, j’arrive au score honorable de 37%.»

Dégât d’image?

La présidente du MCG, qui conserve son siège au Conseil municipal, continue de croire que le parti populiste a sa place dans l’exécutif. «Je connais Vernier, son tissu associatif, ses besoins, les valeurs du MCG y trouvent un écho. En 2008, il n’y avait pas d’alliance contre nature et notre message a été porteur», rappelle Ana Roch. A-t-elle pâti de l’image de Thierry Cerutti? «Je n’ai jamais entendu cette critique sur le terrain, répond-elle. Mes opposants, eux, ont bien entendu joué là-dessus.»

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Représentante de l’aile modérée du MCG, Ana Roch n’avait-elle finalement pas trop de points communs avec Martin Staub? «Dans une commune qui présente le plus haut taux d’aide sociale du canton et une forte mixité, les problèmes sont connus de tous, tant à gauche qu’à droite, reconnaît Ana Roch. En revanche, c’est dans la manière de les régler que je me distingue. Je suis pour la préférence cantonale, je l’applique dans mon entreprise active dans le bâtiment.»

Endosser un héritage

Vainqueur du jour, Martin Staub confirme sa volonté de poursuivre les efforts de son prédécesseur: «Aujourd’hui, les Verniolans ont confirmé leur volonté d’avoir un exécutif cohérent et efficace, qui porte des projets concrets, salue le nouvel élu. Ceux qui y voient une alliance contre nature restent dans une posture stérile d’opposition.»

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Dans la lignée des projets qui ont fait de Vernier un «laboratoire social», Martin Staub entend inscrire sa marque: «Je veux notamment créer une Maison du droit, un lieu où les habitants trouveront une assistance juridique ou une aide administrative pour faire face aux difficultés du quotidien. Beaucoup de problèmes peuvent être évités s’ils sont vite repérés.»

Autres projets: organiser des rencontres sportives interquartiers ou encore convaincre le canton de faire de Porteus, l’usine d’épuration désaffectée au pied du Lignon, un lieu culturel et non un centre de détention.