«Score honorable»
Affaibli au niveau cantonal, le MCG tentait, avec cette élection, de se repositionner dans la deuxième ville du canton, présentée comme son fief historique. Vernier est en effet la première commune dans laquelle le MCG a intégré un exécutif. C’était en 2008 avec l’élection de Thierry Cerutti. Depuis, plusieurs ennuis judiciaires ont eu raison de l’élu et le parti a perdu des plumes.
En 2008, il n’y avait pas d’alliance contre nature et notre message a été porteurAna Roch, présidente du MCG
«Bien sûr que je suis déçue», réagit Ana Roch, native de Vernier tout comme son adversaire. «J’étais là pour gagner, pour donner le choix à la population et éviter une élection tacite.» Les raisons de son échec ne font, selon elle, aucun doute: «Seule contre tous, la mathématique est implacable, lâche-t-elle. Même dans ces conditions, j’arrive au score honorable de 37%.»
Dégât d’image?
La présidente du MCG, qui conserve son siège au Conseil municipal, continue de croire que le parti populiste a sa place dans l’exécutif. «Je connais Vernier, son tissu associatif, ses besoins, les valeurs du MCG y trouvent un écho. En 2008, il n’y avait pas d’alliance contre nature et notre message a été porteur», rappelle Ana Roch. A-t-elle pâti de l’image de Thierry Cerutti? «Je n’ai jamais entendu cette critique sur le terrain, répond-elle. Mes opposants, eux, ont bien entendu joué là-dessus.»
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Représentante de l’aile modérée du MCG, Ana Roch n’avait-elle finalement pas trop de points communs avec Martin Staub? «Dans une commune qui présente le plus haut taux d’aide sociale du canton et une forte mixité, les problèmes sont connus de tous, tant à gauche qu’à droite, reconnaît Ana Roch. En revanche, c’est dans la manière de les régler que je me distingue. Je suis pour la préférence cantonale, je l’applique dans mon entreprise active dans le bâtiment.»
Endosser un héritage
Vainqueur du jour, Martin Staub confirme sa volonté de poursuivre les efforts de son prédécesseur: «Aujourd’hui, les Verniolans ont confirmé leur volonté d’avoir un exécutif cohérent et efficace, qui porte des projets concrets, salue le nouvel élu. Ceux qui y voient une alliance contre nature restent dans une posture stérile d’opposition.»
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Dans la lignée des projets qui ont fait de Vernier un «laboratoire social», Martin Staub entend inscrire sa marque: «Je veux notamment créer une Maison du droit, un lieu où les habitants trouveront une assistance juridique ou une aide administrative pour faire face aux difficultés du quotidien. Beaucoup de problèmes peuvent être évités s’ils sont vite repérés.»
Autres projets: organiser des rencontres sportives interquartiers ou encore convaincre le canton de faire de Porteus, l’usine d’épuration désaffectée au pied du Lignon, un lieu culturel et non un centre de détention.