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Un projet pilote cantonal
Cette ligne de défense n’a pas amené le conseiller d’Etat à davantage de compréhension. En revanche, il a évoqué la possibilité d’un projet pilote cantonal d’une rémunération au forfait (la prise en charge du patient de bout en bout), et non à l’acte. Si l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) y consent, encore faudra-t-il se mettre d’accord sur les prix. A entendre le ministre et le représentant des médecins, on en doute: «Il faut que ce montant fixe soit plus économique pour la collectivité», estime Mauro Poggia. Ce à quoi rétorque Stéphane Kämpfen: «Notre but est de rétablir une rémunération couvrant nos charges, comme cela était possible avant la révision de TarMed. J’ajoute que ces revenus n’ont pas changé depuis vingt ans.»
Accord sur un tarif forfaitaire
Il n’est pas exclu qu’une solution fédérale se dessine dans l’intervalle. En effet, Santésuisse et l’Association suisse des médecins avec activité chirurgicale et invasive (FMCH) ont signé vendredi une convention sur un tarif forfaitaire ambulatoire, incluant prestations pré et postopératoires. Pour l’heure, seuls les ophtalmologues sont concernés, mais un projet similaire est en préparation pour la chirurgie de la main, la radiologie, la chirurgie pédiatrique et l’orthopédie.
Le montant des forfaits est élaboré par les chirurgiens, qui le proposent ensuite à Santésuisse: «On attend avec impatience l’offre des chirurgiens de la main, explique Verena Nold, directrice de Santésuisse. Si elle nous semble réaliste, nous irons dans ce sens.» Car des tarifs forfaitaires ambulatoires simplifient la facturation et réduisent les charges administratives. Alors que la tarification à l’acte favorise une inflation du volume des prestations. Mais l’attitude genevoise, à Berne, est très mal comprise: «Cette grève est dommageable, car ce sont les patients qui en souffrent. Et je ne pense pas qu’elle fasse changer d’avis Alain Berset!» s’exclame Verena Nold.