Mère handicapée et bébé placé: la cruelle question de la séparation
Genève
AbonnéUne maman mentalement «retardée» a vu son nourrisson être placé dans un foyer genevois peu après sa naissance. Décision qui l’a poussée à tenter de mettre fin à ses jours. Son psychologue juge cet éloignement discriminatoire et inhumain

Marion* n’a pas vu son bébé le jour de Noël, car ses jours de visite sont les mardis et jeudis. La maman souffre d’un retard mental. Le langage est venu vers l’âge de 7 ans, mais elle n’a jamais acquis la lecture ni l’écriture. Elle a été très tôt placée en institution puis mise sous curatelle. Aujourd’hui, à 27 ans, elle fait des ménages, vit dans des chambres d’hôtel dont le paiement est versé par l’assurance invalidité. Lieux de passage peu sécurisants. Elle y a rencontré le père de Mia*, un Suisse, qui par la suite a disparu. Le bébé, 6 mois, a été placé peu après sa naissance au foyer Piccolo à Onex. Une dizaine d’enfants vivent dans cet abri d’urgence, «tous protégés momentanément d’une situation de crise familiale». La plupart ont de 0 à 5 ans. La durée des placements est d’un mois à une année.