Nadia Méric, la femme de l’ombre derrière Maudet
L’ancien bras droit du ministre ne l’a pas quitté dans la tempête. C’est encore elle qui a mené sa campagne. Portrait d’une stratège ultra-discrète qui va redevenir sa cheffe de cabinet
Vous ne la verrez jamais, elle est dans l’ombre. Vous ne l’entendrez pas, car elle murmure à son oreille. Son jeu préféré? Les échecs. Ce qui frappe ceux qui la connaissent? L’envergure intellectuelle. Son surnom? «Kasper» pour les intimes, du personnage de la série politique Borgen qui campe magistralement le spin doctor de la première ministre danoise.
Elle, c’est la spin doctor de l’élu Pierre Maudet qui prendra ses fonctions le 1er juin au Conseil d’Etat genevois. Celle à qui il doit au moins autant qu’à lui-même sa réélection. Nadia Méric, qualifiée de «stratège, de femme de tête ou de sparring-partner», dans la bouche de ceux qu’on interroge, et qui se livre si peu qu’elle figure le rôle jusqu’à la caricature. Elle, la femme de gauche, ancienne secrétaire générale du Parti socialiste genevois avant de rejoindre comme cheffe de cabinet Pierre Maudet et de tomber dans le chaudron politique, ses jeux de pouvoir et ses errances. Ses valeurs aussi. A ces mots, on entend les quolibets: parler de valeurs en servant Pierre Maudet? «Je l'ai rejoint car il avait fait Papyrus [opération de régularisation des sans-papiers, ndlr] et qu’il avait une vraie vision politique pour Genève», répond Nadia Méric. Mais cela, c’était avant «l’affaire». Ensuite, c’est une autre histoire qui se joue. Poussée par les circonstances, elle va conclure une sorte de pacte faustien avec l’élu devenu paria.