A une semaine de la votation sur le prix du bus, la fébrilité règne parmi les soutiens à la loi sur les transports. Car si le référendum lancé par Ensemble à gauche contre la hausse des tarifs aboutit le 21 mai, les transports publics genevois (TPG) auront du souci à se faire. Ils devront renoncer à 8,3 millions de francs d’entrées supplémentaires. A hauteur d’usager, le chiffre n’est pas colossal: on s’écharpe pour 20 centimes par billet, pour 50 francs pour l’abonnement annuel. Dans les autres villes de Suisse, il faut débourser au minimum 200 francs de plus qu’à Genève pour un abonnement. Or la régie est déjà en assez mauvaise posture, après avoir dû baisser sévèrement ses tarifs suite à une initiative populaire.

Défense des conditions de travail

Vendredi, c’était au tour de l’Association transports environnement (ATE) et des représentants du personnel des TPG de défendre cette modeste hausse. Les premiers savent qu’une nouvelle pression sur les budgets dépréciera encore l’offre des transports publics. Les seconds, qui s’invitent pour la première fois dans le débat public, défendent leurs conditions de travail: «L’initiative acceptée il y a deux ans a eu pour conséquences une pression accrue sur les collaborateurs, explique Patrick Blanche, membre de l’Association du personnel administratif et des cadres des TPG. Chaque année, il manque dix millions de francs».

Si le référendum est rejeté, l’association assure que la hausse des prix permettra de maintenir de nouvelles lignes express, d’en développer d’autres et d’augmenter les cadences. Un avis que devait probablement partager François Sottas, représentant du personnel roulant aux TPG. Mais cet ancien membre d’Ensemble à gauche n’a pas eu l’occasion de l’exprimer, ayant renoncé à la dernière minute à se présenter devant la presse. Contacté, il n’a pas souhaité commenter. Mais selon nos informations, la pression des camarades a eu raison de sa volonté de déroger à la ligne du parti.

Hausse des tarifs contre hausse des subventions

Un peu plus tôt cette semaine, quatre députés membres de la Commission des transports du Grand Conseil tentaient eux aussi de convaincre du bien-fondé de l’ajustement des tarifs. Lequel est issu d’un «compromis qui prévoit une hausse modeste des tarifs contre une hausse de la subvention étatique de 8 millions de francs en deux ans», rappelle François Lance, PDC. Leur argument est simple: comme le low cost consenti en 2014 n’a pas ramené suffisamment de nouveaux clients, il s’en est suivi des diminutions de prestations (à hauteur de 5%) pour contenir les déficits. A réitérer l’exercice, on s’expose à la même chose, comme raccourcir des lignes ou espacer des cadences.

Pendant ce temps, à gauche et au MCG, on bétonne les positions. Jeudi, les socialistes, Ensemble à gauche et le Mouvement citoyen genevois déposaient un projet de loi réclamant une augmentation de l’offre des TPG, jusqu’à atteindre son niveau de 2014, sans hausse des tarifs. Et qui régale? Le canton, par une hausse des subventions. C’est-à-dire les contribuables, usagers des TPG ou non. Au final, un vrai casse-tête pour l’électeur.