Le PLR genevois analyse la cagnotte qui aurait financé une campagne de Pierre Maudet
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Le PLR veut faire la lumière sur l’association – radicale – du Cercle Fazy-Favon, qui aurait notamment servi à financer une campagne de Pierre Maudet. Ce mardi, le comité directeur entendra les protagonistes et évoquera le sort de cet argent

Embarrassé, le PLR genevois fait le gros dos et attend que ça passe. On peut grossièrement résumer ainsi l’attitude du parti bourgeois depuis l’affaire Maudet et son cortège de révélations. La dernière faisait état d’une mystérieuse cagnotte, provenant de l’association du Cercle Fazy-Favon, du nom des figures historiques du parti à Genève, qui aurait servi à financer au moins une campagne de Pierre Maudet à travers l’association de soutien «Oui à la nouvelle loi sur la police».
A l'ordre du jour du comité directeur ce mardi
Mardi, cette affaire figurera à l’ordre du jour de la séance du comité directeur du parti. Avec pour objectif de faire la lumière sur l’argent qui reste (certains députés parlent de 120 000 francs, d’autres de 80 000 francs), les comptes de l’association, ses rentrées, ses dépenses; de trouver les modalités de rapatrier cet argent au PLR; de désigner, selon toute probabilité, un responsable qui aura les coudées franches pour régler l’affaire.
Cette structure est un reliquat du pactole du Parti radical de la Ville de Genève. En 2011, lors de la fusion avec les libéraux, quelques radicaux ont en effet décidé de ne pas mettre l’entier de leur trésor dans la corbeille de la mariée. Les deux partis s’étant entendus sur une somme équivalente, les excédents sont allés dans ce Cercle, ainsi que dans le Cercle libéral, lequel est transparent.
«Les radicaux ont manqué de classe»
Cette histoire est-elle de nature à fracturer le parti, qui avait pourtant bien géré la fusion? Non, de l’avis de plusieurs députés interrogés. D’abord parce que la fuite est venue des rangs radicaux, qui voulaient faire table rase de cette encombrante scorie. «Si cette affaire était sortie il y a trois ou quatre ans, le résultat aurait été dévastateur, estime un député libéral. Aujourd’hui, disons qu’on est content de constater qu’on a fait juste, et eux, faux. Mais on passe par-dessus.» Un autre député est plus cruel: «Les radicaux ont manqué de classe, cette histoire est minable.»
Un peu penauds, les radicaux, en effet. Il y a même tout lieu de penser qu’ils sont plus fâchés que les libéraux. Car le Cercle était un genre d’officine connue de quelques élus seulement. Cette association était en effet gérée par d’anciens présidents du Parti radical, comme Pierre Maudet, François Longchamp, Patrick Malek-Asghar, Hugues Hiltpold. Interrogé, ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaires avant la séance du comité directeur. «Nous avons été trahis par notre belle-famille, résume un libéral. Tandis que les radicaux, eux, ont été trahis par la famille.»
Reste à voir où ira cet argent: à la Ville, dernier bastion radical, ou au canton? Un député libéral avertit: «S’ils exigent que cet argent aille à la Ville, ça peut créer des tensions. Car la logique, aujourd’hui, est que cette histoire se solde au niveau cantonal.»