Santé
Les coûts de la santé mobilisent l’imagination des partis politiques genevois. Pour les faire baisser, le PLR a présenté un catalogue de mesures

Deux semaines après les partis de gauche, le lendemain de l’annonce d’Eric Stauffer, le PLR genevois a présenté sa réforme du système de santé. «Les autres proposent de diviser l’addition. Nous voulons réduire les coûts», souligne Alexandre de Senarclens, député et candidat au Conseil d’Etat.
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Le PLR genevois est prêt à s’attaquer aux tabous dans son camp: les membres de la commission santé du parti se prononcent pour le maintien du moratoire sur l’installation de médecins privés. «C’est une piste que nous souhaitons développer», nuance Nathalie Fontanet, députée et candidate au Conseil d’Etat.
Le PLR national est opposé à cette clause du besoin. Le Conseil fédéral devra décider d’ici au 1er juillet 2018 s’il suit le parlement qui a souhaité son abrogation.
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Un observatoire médico-économique
Autre idée avancée: la création d’un observatoire médico-économique. Composé de représentants du public et du privé, il fonctionnerait comme un centre universitaire, chargé de la récolte et de l’analyse des données sur les patients. Sur cette base, ce serait au conseiller d’Etat chargé de la santé de fixer la politique cantonale.
«Aujourd’hui, regrette Nathalie Fontanet, le Conseil d’Etat suit les projections issues de l’activité des Hôpitaux universitaires. Les privés ne sont pas pris en compte.»
Le dossier médical informatisé n’est que peu utilisé à Genève. Sa généralisation est au centre d’un renforcement du rôle du médecin de famille que prône le PLR. Il devra être «le pilote de l’itinéraire médical du patient, pour éviter les doublons», selon Charles Selleger, médecin et député. Il représentera l’autorité au sein d’un réseau de soins que le patient aura choisi.
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Mutualiser les ressources de la médecine de pointe
Philippe Morel, chirurgien et recrue la plus récente du PLR, milite enfin pour un partenariat public-privé afin de mutualiser les ressources de la médecine de pointe. Que Genève soit devenue la ville où il y a le plus de robots hospitaliers au monde est pour lui la preuve du manque de coordination des dépenses.
Le document produit par les élus fera partie du programme que le PLR genevois défendra pour la législature 2018-2023.